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Interview de Bon Entendeur

Interview de Bon Entendeur

Quand on a commencé à faire des soirée à Paris, on aurait pu être booké comme dans d’autres villes, mais là on n’a pas lâché l’affaire on s’est dit « non la soirée à Paris on va la faire nous ». Ca a mis du temps, mais on a tout fait tout seuls.

-Comment ça va ? 

Arnaud : Franchement ça va super, on est vraiment content parce qu’on a que des bonnes nouvelles avec Bon Entendeur depuis un an, deux ans … c’est un enchaînement et la ça s’accélère un petit peu pour nous, on a des dates de plus en plus stylées, des salles de plus en plus grandes avec de plus en plus de monde, c’est top ! 

Coco : Et on partage un bus avec les gars de l’Impératrice avec qui on se marre bien, on forme vraiment une bonne équipe et on nest super content de les avoir avec nous en première partie. Donc ça va ! 

-Est-ce que vous pouvez vous présenter, nous expliquer le concept assez particulier de Bon Entendeur ? 

Coco : C’est un peu la question à laquelle on n’arrive jamais trop à répondre. En fait on est plein de choses, un collectif, un groupe, des potes, « mixtapeurs » … En tout cas ça a commencé avec des playlists par Arnaud, très vite rejoint par Pierre car ils sont tous les deux originaires d’Aix en Provence. Je les ai rejoint après la première mixtape en Septembre 2013 et ensuite il y a eu que des mixtapes. Mais après il y a eu pleins d’autres projets. Bon Entendeur c’est tentaculaire, c’est … 

Arnaud : C’est limite plus un média puisqu’on a une appli qui marche bien : on a 50 000 téléchargements, on a un site web. On fait un peu de l’actu musicale en soi, à notre manière. Au travers de ce projet, on fait de la mise en avant d’artiste. 

Coco : C’est une marque en fait. 

-Qui fait quoi dans le groupe ? 

Arnaud : Alors moi je m’occupe de toute la partie admin. De qui fait quoi, du côté juridique, tout ça. Parce qu’on a crée une société, on en a une deuxième maintenant pour un autre projet pour lequel on parlera après. Donc voilà moi c’est plus l’aspect juridique. Et je mixe avec Pierre aussi en live. Pierre s’occupe plus de la création de mixtape, c’est lui qui est sur Ableton, qui fait le mix. Et Coco c’est plus les réseaux sociaux, médias, relations publiques, relations presse. L’application aussi c’est son dada. 

Coco : Moi ce que j’aime bien sur les mixtapes c’est les discours, c’est mon petit kiff, j’aime bien aller mater des films etc …  

Arnaud : Après sur le choix des sons on est tous les trois. On vote et puis on fait une sélection qui fait l’unanimité et avec cette liste là on essaie de faire un mix le plus cohérent possible, avec des styles différents. On est clairement une petite boite, à notre échelle. Au départ je faisais des playlists puis Pierre m’a rejoint, on a fait une mixtape ensemble… Et à la première mixtape Coco nous a rejoint et maintenant ça fait 30 mixtapes qu’on fait tous les trois voilà. 

-C’est la première fois qu’on interview des artistes qui ne produisent pas de musique, mais qui reposent des sons de petits artistes. J’ai vu sur votre site d’ailleurs que vous mettiez carrément un onglet pour que des artistes inconnus vous soumettent leurs musiques. 

Coco : C’est un peu la base du projet Bon Entendeur mine de rien. L’idée c’est de mettre en avant les artistes qui n’ont pas trop d’écoutes. Dans l’ensemble, il y a 90% des sons qui ne sons pas très connus. 

-Vous avez eu du flair pour par mal d’artistes d’ailleurs, je pense à the Geek … 

Coco : Et Møme ! Il cartonne en ce moment 

Arnaud : C’était notre intro de la mixtape « Cluzet », c’était l’été 2014. 

Coco : C’est pour ça qu’on met toujours la tracklist. Dans l’application on a un tracklisting dynamique, seconde par seconde. Ca laisse les DJ aller creuser de leur côté quand ils écoutent nos mixtapes. 

-Vous avez crée votre label de musique «  Bon Entendeur Records » ca en est où aujourd’hui  ? Comment est-ce que vous avez contacté les artistes ? C’est toujours d’actualité ? 

Coco : On était parti du constat que certains artistes qu’on mettait en avant dans nos playlists émergeaient, grossissaient … Quitte à faire la promo de ces artistes autant la faire «  jusqu’au bout ». C’est ce qu’on a fait avec Napkey, qui est un ami. On l’a mis en intro des mixtapes de Jean Reno et de Poolevorde le mois d’après. On s’est rendu compte que c’était un taff à part entier d’être un label … 

Arnaud : D’être un « label d’artiste », de signer un contrat 360° comme on l’a fait avec Napkey et de vouloir gérer toute son image, de donner un retour sur ses prod etc … Ca prenait un temps qu’on avait pas en fait. Surtout que Napkey, c’est un gros bosseur. Il travaillait tard le soit en nous envoyant des mails en nous disant de donner des avis sur ce sur quoi il bossait. On n’a pas réussi à gérer le truc et on s’est aussi rendu compte qu’on était pas prêts … 

Coco : On a voulu tenter, c’est noble je trouve. On a pas fait l’erreur de vouloir continuer absolument. On a été réalistes, on s’est dit « bon, on y reviendra plus tard ». Pour les autres artistes on a essayé d’avoir les droits sur leurs sons. Le projet est à l’arrêt mais on y revient de manière tout à fait différente via l’autre société dont parlait Arnaud tout à l’heure. Ca se recroiser, mais c’est pas la même démarche. Les live nous ont pris du temps, l’aspect digital aussi, les t-shirts aussi. 

-Justement, à propos des t-shirts … Vous mettez en avant le fait qu’ils sont brodés, assemblés en France, à Paris … 

Arnaud : Coton bio, commerce équitable, normes européennes, la totale … (Rires)

-C’est quoi l’intérêt de lancer son t-shirt comme le font beaucoup de labels aujourd’hui ? 

Arnaud : Un jour on a reçu la photo d’un mec qui avait fait une t-shirt rose fuchsia avec notre logo floqué en énorme,  on c’est dit « fait chier » (Rires). 

-D’ailleurs le logo n’est pas sur vos t-shirts … 

Arnaud : Non t’as raison ! Mais du coup on s’est dit que c’est pas la première personne qui nous demande des fringues. 

Coco : C’est plus pour des potes au départ. 

Pierre : On s’en est mis nous (Rires). On s’en était acheté et on s’est dit pourquoi on se les fait pas nous mêmes au lieu de les acheter ? 

Arnaud : On en a bien vendu mais on communique pas assez dessus. 

Coco : C’est mine de rien assez représentatif de ce qu’on veut faire. On s’est dit qu’on allait développer nos propres t-shirts comme on a développé notre propre système de paiement en ligne sur notre site. 

Arnaud : Je suis même allé au Portugal dans les usines… (Rires) 

Coco : Non mais au départ c’était plus un regroupement de potes et de membres de nos familles qui nous demandaient des t-shirts. On s’en est fait pour nos soirées et il suffisait qu’on les porte pour qu’on nous en demande encore plus. On a donc lancé une petite série pour contenter notre entourage proche et les gens qui voudraient en acheter. En tout cas c’était sans prétention. 

Arnaud : On voulait goûter le marché. 

-Vous pouvez nous parler un peu du «  Colonie de Vacances Tour » ? 

Coco : Quand on a commencé à faire des soirée à Paris, on aurait pu être booké comme dans d’autres villes, mais là on n’a pas lâché l’affaire on s’est dit « non la soirée à Paris on va la faire nous ». Ca a mis du temps, mais on a tout fait tout seuls. Et le premier festival c’était de 13 heures à 4 heures du mat. Ca s’est super bien passé. Donc on s’est dit qu’on allait rester sur ce thème un peu rétro et à ce moment là on avait un truc un peu enfantin en tête mais on voulait l’appeler « la rentrée des classes » parce qu’on était en Septembre. On a fait une deuxième soirée et on s’est dit que c’était marrant ce côté grands enfants. Du coup on a eu « la rentrée des classes », « l’école buissonnière » , « la classe découverte » et on s’est demandé ce que ça nous évoquait le fait de partir dans plusieurs villes de provinces, de sortir de sa zone de confort : c’est la « colonie de vacances » quoi. Surtout qu’on part avec l’Impératrice dans un bus. 

Arnaud : Pour nous c’est les vacances, on arrive on jour à la play toute la journée, on mix le soir et on repart ! 

-Vous avez l’air d’avoir beaucoup de projets en préparation, la création musicale en fait-elle partie ? 

Pierre : Je pense qu’on en fera, parce que c’est surtout question de temps en fait. Mais on n’a pas envie de le faire parce qu’on a pas envie que les gens nous considèrent comme faisant « ca ». On présente des mixes, on fait peins de choses différentes mais on a pas envie que les gens nous mettent dans une case quoi. On pourrait le faire en changeant de nom et le le glissant discrètement dans Bon Entendeur … (Rires) Mais il n’y a rien d’acté pour le moment. 

-Est-ce que vous pouvez nous parler des problèmes que vous rencontrez avec la nouvelle politique de droits d’auteurs de Soundcloud ? Est-ce que vous auriez crée un site si Soundcloud n’était pas aussi stricte ? 

Arnaud : Il nous ont dit qu’ils aimaient ce qu’on fait. Donc ils n’ont pas supprimé nos mixtapes. 

Coco : Oui pour l’instant on a de la chance. Mais on a un autre problème. Avec notre appli smartphone on a des vues sur une application « tierce » et Soudcloud préfèrerait qu’on génère plus de vues directement sur leur site. Après c’est sûr que si on a accéléré les choses avec notre site c’est en partie à cause de la politique de Soundcloud mais ca tient aussi du fait qu’on veut avoir nos propres médias quoi. 

-Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour 2017 ? 

Arnaud : J’aimerais que notre nouvelle plateforme marche ! (Rires)  

Pierre : Moi ça serait jouer et voyager en Océanie, en Australie à Melbourne de préférence. C’est vraiment le voyage qui m’intéresse, le fait d’aller entre potes comme ca à l’étranger comme quand on était parti au Canada. 

-D’ailleurs vous étiez aussi parti à Saint-Barthélémy ? 

Arnaud : Oui c’était totalement ouf. On a été contacté par un gars qui nous a demandé si on voulait mixer sur un yacht à Saint-Barth. On s’est demandé lequel de nos potes se moquait de nous … On s’est retrouvé sur un bateau de 60 mètres, 3 étages, un jacuzzi … Ca nous a vite sorti de nos chambres (Rires). On a reçu ce mail, on a reçu les billets et on a acheté des platines, on s’est mis à mixer et on s’est entraîné ! 

Coco : Ca a donné à tout le monde du carburant pour un an au moins ! Peu importe ce qui s’est passé ensuite on avait ça en tête et on est retourné 3 ou 4 fois sur le bateau à Monaco, Nice, Cannes. Ca me fait toujours plaisir d’en parler parce que c’était tellement ouf, souvenirs sur souvenirs … Et perso pour 2017 j’aimerais qu’on mixe au Grand Palais, ça serait vraiment énorme. 

-Je sais que vous faites des mixtapes de goût, mais cette fois-ci j’aimerais savoir quel son vous écoutez en cachette, quel est ce son dont vous avez honte, que vous n’assumez pas devant les autres ? 

Arnaud : 113 – Tonton du Bled. Ca c’est du lourd. (Rires) 

Coco : Moi ils se foutent tout le temps de ma gueule façon … 

Arnaud : Benjamin Violet non ? 

Coco : Non c’est bien Benjamin Biolay ! 

-Merci les gars pour cette interview un peu particulière qui permettra de familiariser notre audience avec votre concept. Avant de partir j’aimerais que vous nous lâchiez le nom d’un artiste à gros potentiel à suivre pour cette année 2017 …

Coco : Tout à l’heure dans le bus on a écouté une artiste qui vient de signer chez « Talent Boutique » qui s’appelle Kadhja Bonet, c’est pas très « Bon Entendeur pour le coup » mais on kiff ! 

Leur dernière mixtape :

Chroniqueur
  • Date de l'interview 2 915 vues 2017-01-28
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