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Réduits au silence depuis cinq ans, les Babyshambles sont venus prêter main forte au projet solo de Doherty au point de le muter en troisième album du groupe. « Sequel To The Prequel » est attendu pour le 2 septembre, suivi d’une tournée en Angleterre et un zénith à Paris. La pochette hyperflashy, conçue par le plasticien Damien Hirst, marque la volonté des Babyshambles de sortir des ténèbres dans lesquelles l’addiction de leur leader les a plongées.
«Je ne veux pas faire les choses à moitié pour cet album. Je veux me redresser, me tenir debout et vraiment le propulser » clame Doherty qui sait que son business des mégots d’Amy Winehouse ne suffira pas à résoudre ses problèmes financiers…Ses tournées solos, entrecoupées de cures de désintox, n’ont eu pour seules retombées que les énumérations de ses frasques et annulations. La reformation des Libertines, initiée à prix d’or à Reading en 2010, est au point mort. Kate Moss a foutu le camp. Il ne reste que les Babyshambles au dandy d’Albion.
Après cette longue absence, les Anglais entament leur retour en toute discrétion avec une apparition au festival soir d’été à Paris et un concert intimiste (et donc à guichet fermé) dans la petite salle à l’Autre Canal. L’occasion de tester leurs nouvelles compos et de faire quelques réglages. Et des réglages, il en faut un peu, car le début du concert manque de cohésion et il faudra quelques morceaux avant que tout le monde soit dans le même wagon.
Parfaites icônes du rock british, les Babyshambles soignent leur dégaine nonchalante et leur désinvolture. Le son est brut, légèrement foutraque et agrémenté de quelques pains… Du rock efficace et sans fioriture comme ils savent le faire. Képi vissé sur la tête, pull marin, teint blafard, Doherty se charge seul de chauffer le public, offre des bières aux premiers rangs, balance quelques vannes, tente une reprise des Copains d’Abord… Les titres de Shotter’s Nation s’enchainent avec leurs riffs teigneux et leurs refrains entêtants, renvoyant au public l’insouciance et l’insolence du rock anglais des années 2000. Difficile de ne pas repenser aux premiers éclats des Libertines et à tous les groupes qu’ils ont influencés… Oui, ce mec en marinière mérite certainement plus que les quelques clopes qu’on lui balance sur scène. Les nouveaux titres (Nothing Comes To Nothing), bien accueillis par le public, s’annoncent plutôt convaincants et dans la veine des premiers efforts du groupe.
Après un rappel survolté, le set s’achève sur le très attendu et destroy Fuck Forever, repris en chœur et en bordel… Les slameurs ramassent leurs côtes, la bière vole dans toute la salle, les clopes sur scène… Les Babyshambles sont de retour et ça s’annonce bien.
Crédit photo : Nicolas Laroudie