Exception faite des nombreux festivals qui égayent les mois de juillet/août, la période estivale n’est pas la plus faste pour les amateurs de concerts, même dans une ville comme Paris. La rentrée promet de remédier à tout ça avec une ribambelle de concerts déjà complets sur la capitale mais avant ça, le Nouveau Casino propose ce 19 août une bien belle mise en jambes en compagnie de Beach House et Vetiver.
Est-ce le fait que le 19 août fut, selon Météo France, la journée la plus chaude de l’été, ou bien les rangs quelque peu clairsemés du Nouveau Casino, toujours est il qu’il flotte (en plus d’une bonne vieille odeur de transpiration) comme un parfum estival ce soir. On le doit notamment à la présence de Beach House, duo franco-américain composé de Victoria Legrand et Alex Scally, accompagnés pour l’occasion par un batteur. On avait remarqué Beach House en 2006 avec leur premier album éponyme, mélange de pop 60’s et de dream pop vaporeuse, qui fut suivi par un "Devotion" beau à se damner. On a pas été déçu par le rendu live des petites perles cotonneuses concoctées par le duo. De Wedding Bell à You Came To Me en passant par Master of None ou le superbe Gila, le Nouveau Casino a flotté près d’une heure durant dans une douce atmosphère ouatée, transporté par la slide-guitar d’Alex et les nappes de synthés de Victoria. Le set s’achève avec Heart of Chambers, autre titre très attendu par un public visiblement venu en grande partie pour le duo de Baltimore.
A peine le temps de se désaltérer et Vetiver débarque déjà sur scène. Annoncé comme la tête d’affiche de la soirée, le groupe d’Andy Cabic doit pourtant faire face à une assistance moindre que pour Beach House. L’absence de Devendra Banhart sur scène, comme aux débuts du groupe, explique peut être cela, ou bien une certaine lassitude du public pour un groupe habitué des salles parisiennes depuis un an. Après la pop vaporeuse, place au folk parfumé aux essences de blues, americana et country, un concentré d’Amérique en quelque sorte. Malheureusement, si l’on apprécie dans son ensemble le set des Californiens, à commencer par les superbes Sister et Everiday, tirés du petit dernier "Tight Knit", on constate assez vite une forte inégalité, une disparité, dans la qualité des titres. On s’ennuie fermement sur certains, heureusement jamais très longtemps, un More of This n’étant jamais très loin pour nous faire oublier ce léger désagrément. Au final, Vetiver est à créditer d’une prestation honorable mais quelque peu inégale.
