"> Dour, Jour 4 (19/07/2009) - Live Report - Indiepoprock

Dour, Jour 4 (19/07/2009)


Le festival de Dour s’achève aujourd’hui. Le festivalier tente encore de rassembler toutes ses forces pour finir cette journée en beauté. Il n’est pas au bout de ses peines, car il lui faudra encore du courage pour arpenter les différentes scènes, et assister aux concerts au programme de ce dimanche mi-figue mi-raisin. Mais une fois […]

Le festival de Dour s’achève aujourd’hui. Le festivalier tente encore de rassembler toutes ses forces pour finir cette journée en beauté. Il n’est pas au bout de ses peines, car il lui faudra encore du courage pour arpenter les différentes scènes, et assister aux concerts au programme de ce dimanche mi-figue mi-raisin. Mais une fois que la pluie s’abat sur Dour, vers minuit, le festivalier a heureusement pu passer entre les gouttes, et quitte le site avec un pincement au cœur. Rendez-vous l’année prochaine.

On débute les festivités du dernier jour en début d’après-midi avec les Gantois de Madensuyu. Ce duo batterie-guitare est franchement très doué, et il reçoit les faveurs du public. Leur musique est tendue à l’extrême, mais assez mélodique et originale. Et comment ne pas vibrer à l’écoute de morceaux tels que TI :ME. La voix de Stijn Ylode de Gezelle, le guitariste, est très émotive, et fait parfois penser à celle de Thom Yorke, sans le côté haut perché. Le jeu de batterie de PJ Vervondel est quant à lui impressionnant. Un groupe à suivre de très près.
 
On quitte le Club Circuit Marquee encore assez secoué pour rejoindre la Magic Tent ou officient les Français de Stuck In The Sound. Là, c’est tout une autre histoire. Et la déception, même si les attentes ne sont de toute façon pas grandes, est notoire. Très poseur, le leader, José Reis Fontao, excite peut-être les jeunes filles, mais on a l’impression d’avoir entendu semblable musique chez leurs voisins anglo-saxons. Ouais est un morceau certes efficace, mais ça s’arrête là.
 
On retrouve alors le Club Circuit Marquee pour le concert des Californiens de Sleepy Sun. On respire enfin. Avec le plaisir de retrouver un peu l’ambiance du fameux concert de la veille, celui d’Arbouretum. Même dégaine, et style musical assez similaire. Une fille à la très belle voix et un garçon se partagent les parties vocales. Leur rock est empreint de psychédélisme et de blues. Les titres sont certes longs mais puissants. Le chanteur se met parfois à l’harmonica. Le très beau New Age donne la chair de poule. Et puis que dire de White Dove. Cela fait un grand plaisir de voir un groupe qui cherche avant tout à être créatif, sans vouloir être poseur ou imiter qui que ce soit.
 
On se dirige alors vers le Dance Hall ou officie le rappeur belge d’origine congolaise et ancien membre du groupe Starflam, Baloji. Adoubé par Damon Albarn himself qui l’a invité à l’accompagner à Glastonbury notamment, il a sorti un album très personnel, « Hotel Impala », et se produit sur scène accompagné par son groupe, l’Orchestre de la Katuba. Moins démagogique que le Sénégalais Tiken Jah Fakoly pour parler du néo-colonialisme et du pillage de l’Afrique et du Congo donc, il mélange habilement le rap avec une sorte d’afro-beat certes moins excitant que celui des fils du regretté Fela Kuti. Son succès réside beaucoup dans sa biographie malheureuse mais il se débrouille bien, et arrive à captiver son auditoire qui ne manque pas de se déhancher.
 
On rejoint alors la Magic Tent pour un concert qui s’annonce assez intrigant, celui des Français de Naïve New Beaters. On est assez circonspect à l’idée de tenir une heure avec ces hurluberlus, dernière hype à la mode. Mais on se rend vite compte qu’on a tort de s’inquiéter. Les trois gars aux noms improbables, au faux accent américain, soi-disant originaires de Los Angeles scient complètement le public. Leur prestation restera dans les annales. Super efficaces, ils provoquent une crise de rire chez le public, avec leurs chorégraphies drôlissimes, surtout pour l’énorme morceau Wow Now. David Boring, le leader est super à l’aise sur scène. On se laisse prendre au jeu en écoutant leur musique très référencée et en même temps très originale. Au-delà de l’aspect drôle et facile de leur style, il y a une vraie recherche musicale. Ils n’en ont rien à faire du qu’en dira-t-on. La Magic Tent est transformée en vraie piste de danse. Ils feraient mieux d’être plus pris au sérieux, car leur avenir s’annonce radieux. Pour une fois qu’une hype est justifiée, on donne raison aux Inrocks.
 
Changement de registre radical, on rejoint encore émoustillé le Club Circuit Marquee pour la prestation des Anglais de Horrors. Le chanteur n’est apparemment pas très en forme ce jour-là. Sauf si c’est un genre qu’il se donne. Le son émanant de son micro est pourri, ce qui fait que les paroles sont quasi inaudibles. Les conditions n’étant pas au rendez-vous pour un set agréable, on ne pousse pas l’écoute plus loin. En plus, n’arrivant pas à communiquer avec le public, ce qui est quand même important, ils ont l’air dans leur monde à eux.
 
On sort alors pour jeter une oreille au concert des Crystal Castles, dans la Magic Tent. Mais la salle est pleine comme un œuf, pas moyen de s’avancer vers l’avant. Puis, on n’entend qu’une succession de beats électro avec de temps à autre la voix d’Alice Glass. On quitte alors la salle sans aucun regret.
 
On rejoint alors la plaine devant The Last Arena pour le bouquet final. Dans quelques instants débute le concert tant attendu du géniallissime Anglais résidant à Berlin, le dénommé Jamie Lidell. Quand il arrive enfin, vêtue en noir et blanc, toujours aussi classe, on se dit que l’on va passer un très beau moment en sa compagnie. Et on a amplement raison. Il y a tant de raisons de l’aimer, déjà sa voix, qui est au top ce soir-là. C’est du miel qui coule dans la gorge, c’est du plaisir pour les oreilles, un vrai bonheur. En plus, il suffit de fermer les yeux et de s’imaginer que ses deux meilleurs potes, le génie Gonzales au piano et le non moins génial Mocky à la batterie, l’accompagnent, pour rendre ce set encore plus savoureux. Jamie Lidell a un charme et beaucoup d’humour, il fait chavirer les cœurs de bien des filles. Les super morceaux, Another Day et Little Bit Of Feel Good, tires de son dernier et sensationnel album, « JIM », sont formidablement interprétés, et mettent le feu sur la plaine. Mais Jamie Lidell n’oublie pas son passé de bidouilleur électro, et il sait passer aisément de la soul à l’électro et le breakbeat. Il clôt son concert par son classique, Multiply, et on quitte, non sans regrets, ce concert en entonnant les refrains de ses chansons qui ne veulent plus quitter notre tête assez éprouvée par ces quatre jours de concert.
 
 
 
 

Chroniqueur
  • Publication 171 vues29 juillet 2009
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