"> Festival Generiq @Dijon, Grand Théâtre et La Vapeur - 24 et 26 Février 2016 - Live Report - Indiepoprock

Festival Generiq @Dijon, Grand Théâtre et La Vapeur – 24 et 26 Février 2016


Les Tindersticks avaient l'honneur d'ouvrir le volet dijonnais du festival Generiq. Deux jours plus tard, Savages et Other LIves investissaient la scène de La Vapeur. On vous raconte.

Tindersticks + Christine Ott, Grand Théâtre, Dijon, 24/02/16

Le Grand Théâtre de Dijon et son cadre raffiné servent rarement d’écrin à la musique indé et c’est avec un vrai plaisir qu’on y prend place pour assister à la prestation d’une des têtes d’affiche de l’édition 2016 du festival Génériq, les Tindersticks. En préambule, c’est Christine Ott qui ouvre la soirée. Le nom de la dame ne dit pas forcément grand-chose à tout le monde et, pour tout dire, ce n’est pas sa prestation qui risque de le laisser dans les mémoires… Si elle peut se targuer d’un CV long comme le bras qui nous apprendra qu’on a affaire à une spécialiste des Ondes Martenot qui a, entre autres, déjà collaboré (en plus des Tindersticks, justement), avec Yann Tiersen, Dominique A ou Radiohead, le live, c’est pas son truc. On aura donc droit à une petite demi-heure soporifique ponctuée de sonorités plus savantes que mélodiques et on ne verra de la dame que son visage qui dépasse de son instrument énigmatique, ce qui nous évitera de faire clairement la distinction entre ce qu’elle joue vraiment et ce qui est préenregistré. Mouais…

Un petit quart d’heure plus tard, les cinq membres des Tindersticks investissent la scène sous des applaudissements nourris, preuve qu’on attend beaucoup de la troupe de Stuart Staples. En parlant de ce dernier, lui qui habituellement brille par son élégance vestimentaire sur scène était ce soir-là un peu à côté de la plaque avec sa chemise à carreaux et sa veste en jean. On peut trouver que c’est secondaire, mais l’allure, ça fait aussi partie de l’image scénique d’un groupe ou artiste. C’était cependant bien pour la musique qu’on était là et, de ce côté, le groupe était au rendez-vous. Le set sera entièrement composé de morceaux tirés des trois derniers albums et confirmera que, la pépite de la triplette, c’est « The Something Rain », plus que « The Waiting Room », dernier en date. Le groupe impose doucement son tempo soigné, et de vrais grands moments émergent quand résonnent This Fire Of Autumn ou A Night So Still. Bien sûr, il y a la voix de Stuart Staples, mais, sur scène, c’est la musicalité exceptionnelle du groupe qui ressort. On découvre ainsi que Earl Havin, qui officie à la batterie, a un toucher d’une délicatesse et d’une justesse exceptionnelles, et que David Boulter, par la subtilité de ses percussions et de son jeu de claviers, imprime la marque sonore du groupe d’aujourd’hui. Certes, on pourra regretter l’absence de titres plus anciens qui, pour beaucoup de fans du groupe, occupent une place à part dans leur coeur, mais c’est aussi une force de ne pas avoir à cultiver la nostalgie et d’être entièrement dans le présent après plus de vingt ans de carrière. Un rappel assez court et après une heure et vingt minutes, c’est déjà fini. Mais c’était un beau moment.

Savages + Other lives, La Vapeur, Dijon, 26/02/16

De grosses ampoules pour presque seul éclairage scénique, une ambiance tamisée… Il n’en faut pas plus pour accompagner à la perfection la douceur de la musique d’Other Lives.
La crinière de lion de Jesse Tabish ramassée en un chignon négligé, fait passer le chanteur du côté chaton ronronnant, tout en retenue et délicatesse. Mais attention, il a de la rage à revendre, tout comme les autres membres du groupe. Ça joue avec le coeur, avec les tripes et avec une grande maîtrise (cf Jesse Tabish qui alterne les instruments sans aucun problème (piano, guitare, basse).
Mais sans nous exploser à la figure. Parce qu’Other Lives en live, c’est doux. Mais attention, c’est pas mou. Oh non. On repense encore à la force de « Tamer Animals ». Aaaaaaah. Magnifique, on vous dit.

Alors forcément quand Savages débarquent, on change d’ambiance. Les spots reprennent leurs droits. Et puis, faut avouer qu’on a déjà quelques bières au compteur à présent : on est prêts pour un peu de post-punk endiablé.
Pour preuve, dans le public ça bouge ensemble, ça saute, ça pogote même un peu (que t’arrive-t-il, Dijon ?). Et c’est ça qui est bon.
Et que dire de Jenny Beth ? Qu’est-ce que c’est beau une chanteuse habitée… Et qu’est-ce que c’est beau un look à la garçonne avec aux pieds… des talons.
Le charme opère, les regards masculins comme féminins sont hypnotisés, envoûtés, enchaînés.
On se fout bien du petit problème technique de la guitariste qui immobilise le show quelques instants. Batterie et basse gardent le rythme. Jenny Beth danse un peu, tout en sensualité. C’est bon, on pourrait attendre toute la nuit.

Rédacteur en chef
Chroniqueur