"> Festival Les Femmes s'en Mêlent :: Paris [La Cigale] :: 27 avril 2007 - Live Report - Indiepoprock

Festival Les Femmes s’en Mêlent :: Paris [La Cigale] :: 27 avril 2007


C’est dans une Cigale gonflée à bloc qu’Electrelane  vient défendre son nouvel album, sorti quatre jours plutôt. Le Festival Les Femmes s’en mêlent offre une occasion unique aux filles de Brighton de prendre leur revanche sur leur dernière prestation parisienne. Leur concert en 2005 à l’Elysée Montmartre n’avait pas déplacé les foules et laissé un […]

C’est dans une Cigale gonflée à bloc qu’Electrelane  vient défendre son nouvel album, sorti quatre jours plutôt. Le Festival Les Femmes s’en mêlent offre une occasion unique aux filles de Brighton de prendre leur revanche sur leur dernière prestation parisienne. Leur concert en 2005 à l’Elysée Montmartre n’avait pas déplacé les foules et laissé un goût amer à la promo de "Axes", album très expérimental réalisé avec Steve Albini. Il en sera tout autrement ce soir.

Tender Forever ouvre les hostilités bien trop pour que tout parisien digne de ce nom puisse l’entendre. Seuls les plus ponctuels et les trop organisés auront pu apprécier la folk gracieuse de cette jeune bordelaise décomplexée.

Gomm attaque dans un tout autre registre avec ses compos électro-punk. Le combo, mené par la charmante Marie, a de l’énergie à revendre et débite ses titres sans répit. Couvert par un son titanesque et un jeu de lumières techno, le set des lillois prend la forme d’un cataclysme sonore alternant breaks, silences oppressants et décharges violentes. En live, les morceaux du dernier album ( « 4 » ) poussent encore plus loin la veine psyché expérimentale du groupe, comme une impossible rencontre entre Syd Barrett et les Beasties Boys. Le groupe est chauffé à blanc ce soir et tente de passer le mur du son avec ses assauts de batterie dévastateurs, ses rythmiques hypnotisantes, ses guitares saturées et le chant primal de Marie. Le concert s’achève en happening barré, électrisé…

Dès les premières notes de claviers de Bells, Electrelane met le public dans ses pas et comprend vite que ce soir tout peut basculer. Lente montée progressive, boucles ultra répétitives, claviers cristallins et embardées instrumentales, la marque de fabrique du quatuor fonctionne à merveille. La salle chavire vite, s’offrant slams et headbanging, à la grande surprise du groupe, amusé de cet accueil si enthousiaste. Au milieu des tubes (On parade, Birds, Eight Steps), les morceaux de « No Shouts No Calls » fleurissent et confirment tout le bien qu’on a déjà entendu de ce nouvel opus. Electrelane joue sur la corde sensible : instrumentaux progressifs, chants orgasmiques, guitares saignantes et déflagrations fatales, comme le tonitruant After The Call ou l’euphorisant Tram 21, catapulté par les claviers vintage et ses chœurs émouvants. Après un rappel, le set s’achève sur une monumentale reprise de I’m on Fire de Bruce Springsteen, à faire danser les récalcitrants du Père Lachaise. Les dix minutes des standing ovation, salle allumée et portes ouvertes, ne suffiront pas à convaincre les programmateurs d’autoriser un dernier titre. Cette fois, Electrelane quitte la scène parisienne la tête haute, son public à terre, terrassé par cette surcharge d’émotions.
 
Sans aucun doute, un des concerts majeurs de cette dixième édition des Femmes s’en Mêlent.

Chroniqueur
  • Publication 196 vues27 avril 2007
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