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C’est dans le cadre intime de la Scène Bastille que se produisait Goo Goo Blown (le bonhomme), pour son premier concert parisien depuis la sortie de l’album »Devilish FantaZiäh ». Ils étaient accompagnés pour l’occasion d’Histoire de…, groupe rock explosif en première partie.
Prenant le concert en cours de route, nous remarquons que la machine est déjà bien lancée. Histoire de… propose un rock énergique qui fait une forte impression sur le public plutôt réceptif et remuant (surtout les premiers rangs). Sur un trio guitare-basse-batterie, se greffe un violoncelliste déjanté à la chorégraphie bien étudiée. Si le quatuor se distingue par sa présence scénique et ses compositions électriques, il est regrettable que l’on ne puisse pas mieux comprendre les paroles écrites en français. Pour finir sa prestation, Histoire de… joue un morceau à l’introduction des plus classiques au violoncelle, avant de repartir vers une direction toute autre, mélange de rock hargneux et bruits en tout genre.
Courte pause puis les sept musiciens de Goo Goo Blown (le bonhomme) entrent en scène, tous vêtus de noir. Silence, regards interrogateurs et dès les premières notes, on se dit que ce groupe est inclassable, réellement en marge de toute cette scène parisienne regorgeant de sous-Libertines en Converses et jeans slim.
Bal(l)ade Nocturne est un morceau épique qui joue sur les contrastes et fait la part belle à la voix de Matthieu, mettant en lumière la façon dont il la module, passant sans cesse du grave à l’aigu, du cri strident au chuchotement. Suit Le mépris, très belle composition chantée en français. C’est évident, Goo Goo Blown a le sens du beau. Le mélange entre français et anglais, et cette voix esthétisée, utilisée comme un instrument à part entière fait penser à Sigur Ros et fait écho à la manière dont les islandais se sont créé un univers autour d’un langage imaginaire.
Subaquachaotik Warriors surprend, c’est un morceau hybride entre un Placebo survitaminé et The Divine Comedy. Le charmant Heaven 11 a, quant à lui, un tempo plus lent, moins déconstruit ou torturé que ses prédecesseurs, il marque immédiatement et se retient plus facilement. Plus loin, c’est au tour de l’excellent I’ve got my own private killing company for assisted suicides (Corporate And National Death Yard) de nous convaincre. Il est joué de manière plus enlevée que sur l’album. Transformé en tube grandiloquent sans être pompeux, il montre qu’il peut exister une véritable collaboration symphonique (deux violons et un violoncelle) même sorti du studio d’enregistrement. Enfin, My Too-Busy Wife, dernier titre du concert, reçoit un accueil enthousiaste et mérité. Après un début calme, un refrain vient la partie originale du morceau: un vrai dialogue de sourds entre Florence et Matthieu, qui chantent chacun leur texte avec des rythmes et intonations différentes mais créant ainsi un mariage des plus harmonieux, une réussite.
Évidemment, nous aurons droit à un rappel pour conclure ce très bon concert de Goo Goo Blown qui espérons le, continuera avec classe son bonhomme de chemin.
remerciement à J-L Bizette pour les photos.