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Tel Neil Young à l’époque de "Rust Never Sleeps", le barbu ouvre le set en formation restreinte (guitare, batterie) pour quatre titres folk, dénudés mais efficaces dont 1-2-3/Apples trees mis en lumière par ce dépouillement. Sa voix profonde et le crachin des enceintes suffisent à donner l’ampleur nécessaire aux compos dans un Bataclan bien rempli. La formation complète le rejoint vite sur scène, avec notamment le frangin Nemman à la batterie et Turner Cody à la basse ‘qui officiait en solo en première partie ce soir).
Malgré quelques légers accrocs, le groupe trouve vite son équilibre autour de David pour une partie plus rythmique attaquant quelques standards (Not on top, Take him back in New York City, le très frais I wish I could see you soon), repris par la salle. Dans ses lumières vaporeuses, le set d’Herman Düne prend parfois des allures de grand-messes seventies, tels des Allman Brothers transportés en 2007. Fidèle à a réputation, le groupe s’offre quelques jams et parties expérimentales où chacun s’amuse à sa guise (une partie instrumentale d’influences orientales, une amusante balade clinquante de grigris, consoles et verres). L’ingéniosité de la musique d’Herman Düne réside dans cette capacité d’improvisation. Construire, déconstruire, reconstruire les morceaux en s’amusant, une âme de punk cachée derrière des guitares folk gracieuses.
Pour son dernier concert en France, le groupe a rempli sa mission et quitte la scène sous les ovations d’un public comblé. Tout de même quelques regrets sur l’absence d’André : sa voix et sa guitare sont aussi difficile à oublier qu’à remplacer. Herman Düne, avec son jeu fin et brillant, sa présence scénique, a conforté son titre de leader de la scène antifolk française.