"> Herman Düne :: Paris [Bataclan] :: 10 avril 2007 - Live Report - Indiepoprock

Herman Düne :: Paris [Bataclan] :: 10 avril 2007


La sortie de "Giant" avait commencé à diviser les fans d’Herman Düne. Trop produit, perte d’identité, sortie de piste indé, signature chez le label Source… Autant de remises en questions bien légitimes tant l’album a surpris et tranche avec ses prédécesseurs. Le départ d’André Herman, vraisemblablement attaché au minimalisme de ses débuts, ajoute aux débats. Pas […]
La sortie de "Giant" avait commencé à diviser les fans d’Herman Düne. Trop produit, perte d’identité, sortie de piste indé, signature chez le label Source… Autant de remises en questions bien légitimes tant l’album a surpris et tranche avec ses prédécesseurs. Le départ d’André Herman, vraisemblablement attaché au minimalisme de ses débuts, ajoute aux débats. Pas fâchés, les frangins, mais, à certains carrefours, tout le monde ne prend pas toujours la même direction. La tournée se fera donc sans André qui se consacre à d’autres projets mais pourra réintégrer le groupe à l’envi.

C’est donc empreint de curiosité et d’un léger scepticisme, que les fans pénètrent dans le Bataclan. Même si le groupe franco-suédois est habitué à évoluer dans des formations différentes, le défi à relever ce soir est de taille: confirmer la légitimé de "Giant" dans la discographie d’Herman Düne et conserver la magie des prestations scéniques sans souffrir de l’absence d’André, pilier important du groupe. David-Ivar devra donc tenir à lui seul ce front-line tant éprouvé en duo depuis des années.

Tel Neil Young à l’époque de "Rust Never Sleeps", le barbu ouvre le set en formation restreinte (guitare, batterie) pour quatre titres folk, dénudés mais efficaces dont 1-2-3/Apples trees mis en lumière par ce dépouillement. Sa voix profonde et le crachin des enceintes suffisent à donner l’ampleur nécessaire aux compos dans un Bataclan bien rempli. La formation complète le rejoint vite sur scène, avec notamment le frangin Nemman à la batterie et Turner Cody à la basse ‘qui officiait en solo en première partie ce soir).

Malgré quelques légers accrocs, le groupe trouve vite son équilibre autour de David pour une partie plus rythmique attaquant quelques standards (Not on top, Take him back in New York City, le très frais I wish I could see you soon), repris par la salle. Dans ses lumières vaporeuses, le set d’Herman Düne prend parfois des allures de grand-messes seventies, tels des Allman Brothers transportés en 2007. Fidèle à a réputation, le groupe s’offre quelques jams et parties expérimentales où chacun s’amuse à sa guise (une partie instrumentale d’influences orientales, une amusante balade clinquante de grigris, consoles et verres). L’ingéniosité de la musique d’Herman Düne réside dans cette capacité d’improvisation. Construire, déconstruire, reconstruire les morceaux en s’amusant, une âme de punk cachée derrière des guitares folk gracieuses.

Pour son dernier concert en France, le groupe a rempli sa mission et quitte la scène sous les ovations d’un public comblé. Tout de même quelques regrets sur l’absence d’André : sa voix et sa guitare sont aussi difficile à oublier qu’à remplacer. Herman Düne, avec son jeu fin et brillant, sa présence scénique, a conforté son titre de leader de la scène antifolk française.

Chroniqueur
  • Publication 170 vues10 avril 2007
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