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Jean Elliott Senior, local de l’étape, ouvre la soirée avec ses splendides balades americana en mode road movie. La bande raconte l’histoire d’une plante d’appartement qui veut retourner dans la forêt, un thème un peu barré porté par des mélodies pop impeccables aux accents porto-ricains et aux orchestrations intelligentes et envoûtantes (banjos, cuivres, chœurs parfaitement arrangés). The south, chouette reprise en anglais de Nino Ferrer, confirme le talent de cette joyeuse formation.
Mama Rosin, qui termine ici sa tournée, balance ses titres cajuns décomplexés dans une ambiance jam session sympathique, parfois foutraque. Les suisses mélangent leurs influences blues, psyché, calypso avec beaucoup d’énergie sans convaincre la salle.
Moriarty enchaine avec ses balades folk acoustiques marquées par la voix somptueuse de Rosemary, parfaite maitresse des lieux. La bande présente quelques titres de « Fugitives » sorti quelques jours plus tôt devant un public plutôt studieux. L’attendu et bien connu Private Lilly chauffe la salle avant de découvrir l’entrainant Little Saddie, propulsé par sa guimbarde et son banjo débridé. Malgré la taille du chapiteau, Moriarty joue toujours en section serrée, recréant l’ambiance cabaret de ses débuts. Mama Rosin rejoint vite Moriarty sur scène, balayant l’espoir d’entendre les titres phares du groupe. Les musiciens de deux formations s’échangent les instruments pour quelques titres ensemble dont Calypso triste, balade chaloupée franco anglaise aux accents des caraïbes.
Lilly Wood and the prick achève la soirée avec ses titres pop au fort accent eighties. Le gros son, les lumières flashy et les titres impeccablement carrés (trop) ne suffisent pas à retenir le public qui déserte petit à petit la salle. Il faudra un peu de temps et les titres du premier album (Dawn the drain, Lover song) pour que le groupe se lâche un peu et que le public adhère… Malheureusement, peut-être un peu trop tard. Lilly Wood a gagné en notoriété mais a perdu en spontanéité…
Jean Elliott Senior est sans aucun doute la plus belle découverte de cette soirée.
Crédit photo : Peggy Manceau