"> Lady & Bird @ Eglise américaine de Paris - 30 janvier 2004 - Live Report - Indiepoprock

Lady & Bird @ Eglise américaine de Paris – 30 janvier 2004


Il est des jours où l’on a la sensation de faire partie d’un cercle de privilégiés. C’est certainement ce qu’ont dû se dire les quelques spectateurs ayant assisté au concert de Björk à la Sainte-Chapelle. La comparaison est aisée tant par la nature du concert, que par la magie du lieu. Il n’est pas simple, par définition, de rendre […]

Il est des jours où l’on a la sensation de faire partie d’un cercle de privilégiés. C’est certainement ce qu’ont dû se dire les quelques spectateurs ayant assisté au concert de Björk à la Sainte-Chapelle. La comparaison est aisée tant par la nature du concert, que par la magie du lieu.

Il n’est pas simple, par définition, de rendre compte de l’atmosphère d’un concert mais je crois que la solennité et la singularité de la salle y sont pour beaucoup, ce vendredi soir. Je note une certaine élégance vestimentaire dans la file d’attente. Je me demande où sont les filles branchées en minijupe, fuseau noir, jambières et talons aiguilles.

J’entre. Un élégant jeune homme me sourit, me salue et vérifie mon ticket. Pas de videurs non plus? On semble faire confiance aux spectateurs, ici.Oui, c’est bien un lieu fréquenté par des Américains, pourtant… Décidément, tout cela est bien insolite… Quand soudain, je suis happée par la beauté du vestibule: une petite salle en pierre. Le public entre sans se bousculer et s’installe sur les bancs de velours rouge. Les plus curieux jetteront un oil à la Bible en anglais devant chaque place et noteront la beauté de l’édition. Lire la Bible avant un concert, quelle surprise ! Les retardataires prennent place sous les vitraux. Je note que l’orgue se trouve face à nous, comme il est de coutume dans les églises anglicanes,il ne servira pas ce soir. Certains adeptes de rock pur commencent à s’inquiéter, il n’y a ni câbles, ni basse, ni batterie. Seules une majestueuse harpe, deux guitares acoustiques, pour Lady et Bird ornent la scène. Ces derniers grimpent sur l’ambon. Pour les morceaux joués (et non parlés), ils prendront place sur deux énormes faldistoires éclairés par deux spots bleus. Il sera impossible de prendre de photos car ils évoluent dans l’obscurité pour ne pas dévoiler leurs formes humaines.
Ils seront précédés par la harpiste et le chour de dix femmes vêtues de blanc.

Ils interprètent de manière adultérine la totalité de l’album pour le plus grand plaisir de leurs fidèles. A l’issue du premier morceau, personne n’applaudit. Lady se demande alors s’il y a quelqu’un dans la salle: réponses de quelques sourires. Le public n’ose se manifester, il le fera timidement quelques morceaux plus tard, seulement. Toutefois, personne ne parlera, ne fumera, ne boira, ni
ne mangera de tout le concert. Nos deux compères en profiteront pour deviser sur leur amour avec leurs voix d’enfants (ils prétendent être des enfants dans des corps d’adultes).

Ils reprennent Deep Purple, Lady joue du xylophone tandis que Bird s’essaye au melotron. Bref, ils font les clowns pour détendre l’atmosphère. Soudain, au milieu de « Do What I Do », Bird se lève brutalement et se met à marcher sur place, invitant toute la salle à
faire de même. Succès garanti. Un bruit assourdissant couvre le chant cristallin du choeur. Ils interpréteront tout leur album avec
une précision remarquable, durant une heure.Nous quittons la salle, gourds de bonheur. Assurément, l’un des meilleurs concerts
de tous les temps….

Chroniqueur
  • Publication 330 vues30 janvier 2004
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