"> Leffingeleuren @ Leffinge (Belgique) - le 14 septembre - Live Report - Indiepoprock

Leffingeleuren @ Leffinge (Belgique) – le 14 septembre


C'est au sein du petit village belge de Leffinge, non loin de la côté belge et d'Ostende, que se terminait pour nous la saison des festivals.

A  une bonne heure de route de Lille, nous découvrons donc ce petit festival confidentiel mais dont les têtes affiche du soir l’ont vite imposé sur nos agendas : Why? jouant Alopecia, Iceage ou encore A Place To Bury Strangers.

Ce festival atypique se déroule sur la place du village, certains concerts ayant lieu au sein même de l’église centrale. Ce ne sera pas le cas ce soir et les groupes sont répartis entre une vraie salle de concert, De Zwerver, le café attenant à cette dernière, et la Kappel, autre salle aménagée pour l’occasion. Entre tout ça, on retrouve de nombreux stands pour se restaurer, boire, danser, avec une scène gratuite où s’enchaînent les dj-sets, et même un stand de magie.

La soirée commence avec Public Psyche qui, contrairement à ce qu’indique leur nom, se rapprochent plus du post punk que du rock psyché, malgré quelques touches de krautrock. Les Belges, anciennement connus sous le nom de Rape Blossoms, délivrent un set tendu, dansant et hypnotique qui ouvre de la meilleure des manières ce festival.

Changement totale d’ambiance avec le duo Her’s et leur indie pop très décontractée qui n’est pas sans rappeler celle de Mac DeMarco. On aurait sûrement mieux appréciéeces sympathiques anglais allongés dans l’herbe en plein soleil mais ici la formule lasse vite et, si rien n’est désagréable, rien ne nous marque non plus. On fait ensuite l’impasse sur Boytoy, comme sur tous les concerts se déroulant au café dans lequel il faut arriver un peu à l’avance pour espérer pouvoir bien profiter des groupes. On en profite pour faire une pause repas, qui nous fait également louper la majorité du set des Lumerians.

C’est qu’il faut ensuite bien se placer pour le concert qu’on attendait le plus : Why? rejouant son mythique album « Alopecia », sorti il y a 10 ans et qu’on n’a eu de cesse d’écouter depuis. Un sentiment ambivalent persiste, entre la joie de voir en live un album qui m’a personnellement marquée, fut une étape importante dans mes goûts et ma passion pour l’indie, et la tristesse de voir un groupe qui doit se repencher ainsi sur son passé pour pouvoir exister. Pourtant, si leur carrière n’a jamais plus atteint le sommet « Alopecia », leur discographie n’a rien de honteuse,  avec notamment le très bon « Moh Llean » sorti l’an dernier. Le groupe retranscrit parfaitement en live sa musique décloisonnée, étrange et mutante, toujours aussi fascinante 10 ans plus tard. Les paroles ultra sombres de Yoni Wolf ont su trouver un public, peu nombreux mais fervent. Pas de surprise, on connaissait la setlist avant de venir ainsi que les moindres détours de morceaux parfaitement restitués et c’est un immense plaisir d’assister à ce concert.

La bonne soirée se poursuit avec Iceage, qui ont su conserver toute leur énergie punk initiale malgré leur évolution musicale vers un rock plus orchestré à la Nick Cave, référence évidente de leur derniers albums. Elias Bender Rønnenfelt est un leader naturellement ultra charismatique qui ne se ménage pas malgré un public étonnamment calme au-delà des premiers rangs. Pour notre part, on se prend en pleine face la tornade danoise et le seul reproche à leur faire sera la durée du set. La présence d’un violon et d’un saxophone permet de réarranger parfaitement les morceaux de « Beyondless », ultra majoritaires dans la setlist. Ce live confirme tout le bien qu’on pensait d’Iceage, groupe de plus en plus ambitieux, à la fois romantique, sombre et brutal.

On se détend une nouvelle fois à la Kappel avec The Mauskovic Dance Band, une bande de Hollandais dont le leader a déjà officié en tant que batteur de Jacco Gardner et qui est également responsable d’Altin Gün. Pas de psychédélisme turc comme dans ce dernier groupe, Nic Mauskovic s’inspire plutôt ici des rythmes sud américains de la cumbia, ou de l’afrobeat… Un mélange ultra groovy, disco, dansant et euphorique.

La soirée se terminera pour nous avec A Place To Bury Strangers qui conservent toujours le titre de groupe le plus bruyant du monde. Leur set se terminera comme à leur habitude au milieu du public, après quelques lancers de basse et un petit moment de répit quand la batteuse Lia Simone Braswell nous offre un joli solo, lyre et chant. La surprise n’est plus là mais la formule des New Yorkais reste néanmoins percutante.

La fatigue aura raison de nous même si le reste de la soirée et du week-end était encore riche de promesses.

Chroniqueur