"> Mercury Rev @ Elysée Montmartre - 19 avril 2002 - Live Report - Indiepoprock

Mercury Rev @ Elysée Montmartre – 19 avril 2002


Conte d’un soir. En raison de leur passage au festival des Inrocks à l’automne dernier, c’est plus de six mois après la sortie de l’album « All is dream » que Mercury Rev offrent à leurs fans français une tournée en tête d’affiche. Si l’attente a été longue, le groupe n’a en tout cas pas manqué son […]

Conte d’un soir.

En raison de leur passage au festival des Inrocks à l’automne dernier, c’est plus de six mois après la sortie de l’album « All is dream » que Mercury Rev offrent à leurs fans français une tournée en tête d’affiche. Si l’attente a été longue, le groupe n’a en tout cas pas manqué son rendez-vous avec le public parisien.

Mais commençons par le début. Ce sont les français de Encre qui assurent une première partie plutôt réussie. Leur post-rock quasi-instrumental rappelle « Rock action » de Mogwai, mais l’ajout d’un violoncelle pour souligner les mélodies constitue un apport intéressant de la part du groupe. Quelques instants plus tard, les musiciens de Mercury Rev montent sur scène, tous vêtus de couleurs sombres. Le ton est ainsi donné. Le groupe n’est pas là pour plaisanter. En effet ce soir les compositions des américains paraissent très noires et très graves. On est loin de la tendre naïveté qui émerveille l’auditeur à l’écoute des comptines symphoniques des deux derniers albums. Mercury Rev sonne beaucoup plus rock en concert que sur disque : les guitares sont très en avant et étouffent presque la voix fragile du chanteur. Ainsi à l’écoute des premiers titres, on est un peu sceptique.

Pourtant le groupe va peu à peu envoûter le public par sa sobriété et son efficacité. En effet seuls deux claviers s’ajoutent aux instruments habituels, et les chansons sont la plupart du temps jouées dans des versions suffisamment courtes pour éviter tout excès de psychédélisme. La légèreté des mélodies s’impose alors petit à petit. Mais c’est aussi le charisme des deux leaders de la formation qui va convaincre les spectateurs. Grasshopper, le guitariste, lunettes de soleil et cheveux laqués en arrière, apporte une touche d’élégance. En réalité c’est surtout le chanteur Jonathan Donahue qui monopolise tous les regards. Tout d’abord surprenant par sa grandiloquence, son jeu de scène devient ensuite très séduisant. Il se comporte en effet en véritable chef d’orchestre théâtralisant les passages atmosphériques des chansons, voire même en magicien mimant l’apparition des différents sons. Vers la moitié du set, le public est définitivement conquis, et le rappel tourne même au triomphe, d’autant que le groupe a astucieusement réservé ses meilleurs titres pour la fin (Little rhymes », « Nite and fog », « Spider and Flies »).

Après un final « The dark is rising » de près de dix minutes, les musiciens quittent la scène un à un. Jonathan Donahue reste seul quelques secondes : il remercie longuement les fans derrière un sourire enchanteur. On quitte alors la salle, encore plongé dans ce rêve éblouissant en sachant que le réveil sera dur.

Chroniqueur
  • Publication 435 vues19 avril 2002
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