"> Musique Post-Bourgeoise @ Silencio - 24 avril 2014 - Live Report - Indiepoprock

Musique Post-Bourgeoise @ Silencio – 24 avril 2014


Le communiqué de presse parle d’un « ovni comico-dadaïste ». Le groupe déplore cette affiliation. Pourtant, à les voir ce soir-là jouer sur la scène du Silencio, on se dit que Musique Post-Bourgeoise distille tout de même un univers original, arty, qui se rapproche assurément de la performance artistique contemporaine, qu’elle soit dada ou non.

Le communiqué de presse parle d’un « ovni comico-dadaïste ». Le groupe déplore cette affiliation. Pourtant, à les voir ce soir-là jouer sur la scène du Silencio, on se dit que Musique Post-Bourgeoise distille tout de même un univers original, arty, qui se rapproche assurément de la performance artistique contemporaine, qu’elle soit dada ou non.

Voici le tableau. À gauche, Olivier Urman, perché sur un pupitre, harangue l’assemblée, l’abreuvant de paroles mordantes et de formules caustiques qui se veulent être autant d’échos à l’absurdité de notre quotidien. Au milieu, Costantin Leu, illustre silencieusement les textes du premier par une mise en scène, un jeu de gestes qui soulignent la démarche performative de Musique Post-Bourgeoise. À droite, Vincent Robischung assaille l’auditoire d’une musique électronique percutante et dansante. Et les trois se mêlent jusqu’à former un drôle d’objet scénique.

Dès lors, on a mille références en tête. Parmi elle, Marina Abramović – qui revendique un art de la performance – avec « The Artist Is Present », exposition vivante qui s’est tenue en 2010 à New York où elle est restée assise autour d’une table tandis que le spectateur était invité à s’assoir sur une chaise face à elle. Figée, imperturbable, elle réussissait à travers ce dialogue silencieux à provoquer des réactions incroyables, des émotions très vives. La même attitude est ici reprise par Constantin, qui déstabilise à demeurer ainsi, debout face au public durant le tout début du concert, impassible. On pense aussi aux happenings de Joseph Beuys. La prestation de Constantin Leu est intrigante, pleine de rappels au monde de l’art contemporain.

Dernier exemple avec l’apparition du terme « dada » : on dit que Tristan Tzara l’a trouvé alors qu’il était attablé avec Hans Arp qui lui avait une miche de brioche dans la narine gauche… ce que fait Constantin sur Le Geste ! Cela fait-il de Musique Post-Bourgeoise un groupe dada ? La question est ailleurs et le groupe se distingue grâce à cette volonté de faire exploser les frontières, de sortir des carcans, des canons en vigueur et de faire quelque chose de novateur. Et toujours sur un air de post-bourgeoisie.

Chroniqueur