"> Primavera Sound (2/4) - Live Report - Indiepoprock

Primavera Sound (2/4)


Premier jour du festival à proprement parler après la soirée d’ouverture de la veille au Poble Espanyol, on évite la loooongue file d’attente pour récupérer le précieux sésame violet mais on n’évite pas la loooooooooooongue file d’attente à l’intérieur pour charger sa carte en espèces sonnantes et trébuchantes que l’on s’empressera d’échanger contre une certaine […]

Premier jour du festival à proprement parler après la soirée d’ouverture de la veille au Poble Espanyol, on évite la loooongue file d’attente pour récupérer le précieux sésame violet mais on n’évite pas la loooooooooooongue file d’attente à l’intérieur pour charger sa carte en espèces sonnantes et trébuchantes que l’on s’empressera d’échanger contre une certaine boisson houblonnée sponsor du festival. Seul hic, mais de taille, le système informatique mis en place pour gérer le bousin ne fonctionne pas sur la majorité des buvettes et pouvoir s’offrir une bière s’apparente bien vite à l’éloge de la patience doublée du parcours du combattant. Et les concerts dans tout ça ?

Ils débutent pour nous avec la pop 60’s de Cults (photos 1 et 2), un des gros buzz de l’année sur la toile. Pas de quoi s’extasier outre-mesure pour ces mélodies sucrées saupoudrées de xylophone (leur marque de fabrique) pas encore tout à fait rodées mais on se laisse bercer par l’ambiance estivale qui s’en dégage. Toujours pas de bière à l’horizon, on tente de se raffraichir les idées avec les cinglés d’Of Montreal (photos 3 et 4) sur la grande scène mais leur show grand-guignolesque à base de combats de catch et de déguisements en tous genres est vite lassant…
 
Pendant ce temps près de la scène Llevant, seuls quelques dizaines de curieux semblent attendre P.I.L., à tel point que l’on se demande si Lydon et sa clique entendront quelques applaudissements. Le public arrivera progressivement après le début du concert. On a beau dire, voir John Lydon en vrai, l’entendre feuler et crier de son inimitable voix rappelle à quel point ce type a façonné tout un pan du rock – et définitivement pas le plus honteux. Alors qu’importe si Lydon, jouant encore la carte de la rébellion, fait plus de spectacle qu’autre chose : c’est le type de spectacle que l’on veut voir. Les musiciens, en tout cas, assurent : malgré l’absence de Keith Levene et Jah Wobble, le groupe envoie un reggae-punk-dub franchement stimulant et les grands classiques de P.I.L. font toujours mouche. John Lydon déroule son concerto pour morve en crachats majeurs et c’est bien.

Premier passage par la nouvelle scène Pitchfork, délocalisée par rapport aux années précédentes afin de mieux répartir le trafic des festivaliers sur le site. Si nos pieds ne disent pas merci aux organisateurs, nos oreilles par contre sont les gagnantes dans l’histoire car le son est bien meilleur à cet endroit que précédemment. On est là pour voir The Walkmen mais avant ça on a droit au set de Glasser dont on avait plutôt apprécié le premier album sorti l’an dernier. En live c’est malheureusement une autre paire de manches pour Cameron Mesirow, seulement accompagnée sur scène par un acolyte au synthé/smpler. L’américaine en fait des tonnes pour occuper l’espace mais sa mayonnaise pop atmosphérique, qui n’est pas sans rappeler une islandaise au tempérament volcanique, a du mal à prendre sauf en de rares exceptions, lorsque le tempo daigne s’accélérer.

On ne le sait pas encore mais ce qui va suivre sur la Pitchfork sera à n’en pas douter l’un des tout meilleurs sets du festival. Il n’y a pas à dire, quand tous les rouages de la machine The Walkmen sont bien huilés (comprendre quand Hamilton Leithauser n’est pas raide bourré), ce groupe a quand même peu d’équivalents sur scène. On avait été quelque peu déçus par leur concert à la flèche d’or il y à quelques mois de ça pour les raisons susdites mais là les New-Yorkais nous ont vraiment gâtés avec un set énergique et empreint de classe, piochant principalement dans les albums les plus récents de leur discographie ("Lisbon" et "You & Me") mais n’oubliant pas les fans de la 1ère heure avec les excellents Wake Up et All Hands and The Cook, sans oublier l’immense The Rat.

En attendant que Wayne Coyne nous fasse le coup du hamster dans sa magic ball, on profite enfin que les bars soient ouverts et on se pose assez loin de la scène Llevant en n’espérant pas grand chose du set de Paul Banks et de son Interpol (photos 5 et 6) new-look. Exit en effet le bassiste Carlos D., dont la classe fait cruellement défaut au jeu de scène assez pauvre des New-Yorkais. Heureusement pour nous, la setlist fait la part belle aux deux premiers albums du groupe et l’on finit par oublier nos a priori devant le set bien huilé et l’accent espagnol parfait de Paul Banks et sa troupe.

Il est 02h15 du matin et la fatigue commence à se faire sentir mais on ne peut pas partir sans avoir assister au concert, que dis-je, à la grande kermesse gloubi-boulguesque des Flaming Lips (photos 7 à 9). Que l’on soit fan transi de la bande à Wayne Coyne ou simplement curieux de voir la « magic ball » en action, on ne peut rester insensible au charme du set des américains malgré le grand n’importe quoi qui règne sur scène. Tout ce qui a manqué à Of Montreal quelques heures plus tôt…Le début du set ressemble à un espèce de bouquet final avec des explosions de confettis et cotillons, tout le monde saute partout comme si on allait se quitter après avoir passé un bon moment ensemble mais le concert n’a même pas encore commencé ! Wayne Coyne nous fait alors son traditionnel coup du petit Jésus marchant sur la foule dans sa « magic ball » et le concert à proprement parler peut enfin commencer. Il fait la part belle aux standards du groupe (The Yeah Yeah Song ; Yoshimi Battles… et Race For The Prize et Do you realize ? en rappel) et s’avère parfait pour tenir en éveil nos corps fatigués. Après ça le plus dur nous attend, trouver un taxi dans la nuit barcelonaise qui connaisse un tant soit peu les rues de sa ville…

Crédit photos : Eric Pamies (photos 5 et 6) et Toni Rosado (photos 1 à 4 puis 7 à 9).

Chroniqueur
  • Publication 203 vues20 juin 2011
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