"> Festival Rock en Seine @ Parc de Saint-Cloud - 25/26 août 2005 - Live Report - Indiepoprock

Festival Rock en Seine @ Parc de Saint-Cloud – 25/26 août 2005


Jeudi 25 Août Vendredi 26 Août Jeudi 25 Août Michael Franti & Spearhead entament le festival avec leur melting pot de diverses musiques black et de paroles hyper-engagées (écouter « Bomb The World », Armageddon Version). Suit Fort Minor (le projet hip-hop de Mike Shinoda, MC de Linkin Park). 18h30 : THE ARCADE FIRE Le groupe d’indie-rock […]

Jeudi 25 Août

Michael Franti & Spearhead entament le festival avec leur melting pot de diverses musiques black et de paroles hyper-engagées (écouter « Bomb The World », Armageddon Version). Suit Fort Minor (le projet hip-hop de Mike Shinoda, MC de Linkin Park).

18h30 : THE ARCADE FIRE
Le groupe d’indie-rock québécois possède une très forte personnalité, avec un look de famille Amish ou de pilgrim fathers, et une volonté de se débrouiller sans majors sur le marché du disque. Leur album « Funeral » est néanmoins fort bien produit (pour un budget ridicule), et leurs prestations scéniques sont vivantes et enivrantes. Pas étonnant qu’il y ait un tel buzz sur ce groupe formé il y a seulement deux ans par le couple Win Butler / Régine Chassagne. Il n’est plus à démontrer que leur ville d’origine, Montréal, est un vivier d’artistes hors du commun dans le rock indé.

Sur scène, leur set reprend donc tout le meilleur de l’album, alternant passages doux et intimistes, et envolées surpuissantes faites de choeurs, violon, accordéon, xylophone, claviers et percussions diverses. Le chant plaintif et sur le fil de Win est émouvant, et les nappes de violon sont envoûtantes. L’univers d’Arcade Fire évoque un monde chaleureux, poétique, baroque dans lequel on se prend à voyager. Aux instruments, c’est un peu les chaises musicales ; d’ailleurs Régine passe du clavier à l’accordéon, et finit à la batterie. Le lieu est peut-être même trop grand pour Arcade Fire ; ils pourraient certainement remplir des Zenith, mais l’ambiance dégagée par le groupe s’accorderait plus avec une petite salle ; l’émotion communiquée en serait décuplée.

20h15 : QUEENS OF THE STONE AGE
QOTSA est depuis un moment considéré comme l’un des plus grands groupe du monde en live. Euh, eh bien, oui. Que dire de plus ? Leur son est énorme et leurs compos sont déjà inscrites dans tous les dictionnaires de rock. Et puis, ils ont tous des ‘gueules’, surtout le batteur (Joey Castillo), toujours torse nu, sorte d’incroyable Hulk chicano. Sur scène, le dernier album « Lullabies to Paralyze » est bien représenté: In my headBurn the witchLittle sister. Et pour citer les morceaux de l’album « Songs for the deaf » : énorme A song for the deaf et son intro surpuissante ; excellente version live de No one knows , of course jouée à la fin, comportant en plein milieu un break hyper doux suivi d’un furieux solo de guitare de 3 minutes.

Sinon, Josh Homme discutait pas mal avec le public entre les morceaux ; il allait bien (il a mal à un genou depuis son opération juste avant la tournée ; la fatigue l’a contraint à annuler le concert de Stuttgart du 30 août). Bref, QOTSA, ce n’est pas que du stoner-rock ; c’est mélodique, chargé d’émotion, et sur scène, c’est du grand spectacle.

22h00 : PIXIES
Après avoir sorti une compilation en 2004, les Pixies tournent régulièrement dans le monde entier pour le bonheur des fans de la première heure. Et c’est assez exaltant de voir entrer en scène ce groupe mythique et inspirateur de tant d’autres formations. Where is my mind est joué quasiment au début comme si le groupe voulait se débarrasser de ce tube archi-collant (j’aurais bien aimé une version un peu rallongée, snif). Le concert est donc un enchaînement de tubes : Monkey gone to heavenHoliday song  en attendant un nouvel album (rumeurs). Franck Black est énorme (dans tous les sens du terme), Kim Deal a l’air complètement défoncée, et les fans sont aux anges

Vendredi 26 Août

GOLDFRAPP aura laissé des plumes à Rock en Seine : Alison est enrhumée (elle le signale dès le début du concert), une boîte à rythmes s’arrête au milieu d’un morceau (obligés de recommencer), spectacle banal, et surtout les compos ne sont plus ce qu’elles étaient. GOLDFRAPP avait pourtant tout pour faire une carrière enthousiasmante et reconnue, à l’époque où ils développaient une imagerie mélancolico-cinématographique inspirée par des compositeurs comme Ennio Morricone ou Nino Rota. Au lieu de ça, le groupe sombre dans une électro-pop-dance bas de gamme. Il y a même des danseuses sexy gigotant sur scène. C’est à n’y rien comprendre. Cependant, la scène de la Cascade est assez peuplée même si l’ambiance n’est pas énorme. Bien décevant, même au second degré…

Un autre aussi aura laissé des plumes (et sûrement du vomi), vu à quel point il est arrivé bourré sur la Scène de l’Industrie (la petite scène) : Pete Doherty, fondateur des Libertines, et sa nouvelle formation BABY SHAMBLES. Ok, le gars a l’habitude d’enchaîner les concerts dans des états lamentables, ce qui fait partie du mythe. Ce soir, le groupe tarde à monter sur scène ; la foule est nombreuse et a de plus en plus de mal à patienter. C’est stressant. Une demi-heure d’attente en plus du changement de plateau, c’est long pour ce genre de festival. Le groupe entame donc son concert avec une grande mollesse. Entre les morceaux, Doherty discute longuement avec sa horde de fans du premier rang. Rien n’est joué avec conviction. Le résultat est donc un concert plat et chiant. Certains quittent l’assistance ; d’autres, hilares, commentent les frasques de Doherty. C’est excellent qu’il y ait des artistes rock’n roll, mais là, ça fout en l’air le concert. Etonnant pour un groupe qui se produit quasiment tous les jours. A moins qu’ils n’aient que ça pour que l’on parle d’eux ?.

THE DEPARTURE est un groupe de jeunes anglais pleins d’énergie avec une base rock-pop eighties et un basse hyper funky. Succès mitigé. Les franco-suédo-américains d’HERMAN DÜNE ont enchanté la Scène de l’Industrie par leur pop-folk intemporelle.
Etonnant groupe à la carrière discrète (si je ne compte pas la scène antifolk) dont certains morceaux comme Not on top sont incontournables. Un véritable bonheur à écouter.
Les bordelais de THE FILM et leur rock 70’s chanté en anglais commencent à faire des émules depuis le spot pour Peugeot. Sur scène, le groupe joue sur l’énergie mais on retiendra surtout le tube qu’est Can you touch me.
FEIST fait donc partie du vivier rock-indé canadien. Sur scène, elle est entourée de deux claviéristes (multi-instrumentistes), d’un batteur, et d’un public nombreux venu applaudir des morceaux délicats et entêtants comme les singles Mushaboom ou One evening . Joli spectacle, planant, apaisant ; l’antithèse des shows de son amie Peaches.

Sur la grande scène depuis 15h30 : La Phaze, Amp Fiddler et les Saïan Supa Crew ; donc, sans transition, voici FOO FIGHTERS : Les rockers de Seattle ont derrière eux, non pas des murs d’amplis, mais un capharnaüm d’amplis posés les uns sur les autres. Forcément, la plupart ne fonctionnent pas, ce qui n’empêche pas le son des guitares d’être énorme. Sans compter la voix surpuissante de Dave Grohl qui déchire Saint-Cloud.. D’ailleurs Dave communique beaucoup avec le public entre les morceaux et se délecte de quelques bons gros rôts dont lui seul a le secret (pour comprendre, allez vous prendre un rôt de Dave Grohl avec 200.000 watts). Sinon, la grosse pêche des Foo Fighters fait son effet sur l’assistance. Moi, je ne suis pas fan, mais entendre des morceaux comme All my life engendre forcément des hochements la tête à 130 bpm.

Robert Plant : La nuit tombe et tous les quadragénaires se massent devant la scène de la cascade. D’une jolie lumière tamisée sortent des musiciens jouant de diverses percussions orientales. Puis une forme ondule au centre de la scène : Oui, c’est bien Robert ; le public hurle. Les compos sont parfois arabisantes, voire africanisées, mais la voix de Robert Plant est toujours là, gravée dans l’inconscient depuis Led Zep. Tous les musiciens sont des vieux de la vielle et certains ont tourné avec des groupes comme Portishead, Massive Attack. Mais le look de daron qui fait du rock est de mise, surtout pour le guitariste principal, qui se la pète grave avec sa chemise à la Cloclo et son déhanché à la Johnny. De plus, les compos de Robert tout seul ne resteront peut-être pas dans les mémoires.
Au bout d’une demi-heure de concert, les papas lâchent la main de leurs enfants qui s’en vont voir Franz ferdinand.

22h15, la grande scène est blindée de près de 30000 personnes :
Les Franz Ferdinand débarquent dans une ambiance de feu. Début 2004, les Franz donnaient des concerts un peu décevants : Alexander (le chanteur) sonnait assez faux, et leur jeu ensemble était brouillon. Il fallait juste un peu de temps pour roder ce petit monde. Désormais, plusieurs centaines de lives plus tard, le show est bien plus travaillé. Pas de temps morts ou de véritables fausses notes, un constant dialogue avec le public (en Français), une ambiance et des morceaux simples et efficaces. A mi-concert, le groupe fait tourner l’intro du fameux Take me out pendant plus d’une minute, histoire de retourner tout le public. Inutile de décrire l’explosion de joie des milliers de fans qui n’attendaient que ça. Il doit y avoir environ douze personnes qui ne sautent pas les bras en l’air. Et même si les Franz n’ont qu’un seul album à leur actif, les autres compos arrivent quand-même au niveau des singles bien connus, même en live. Leur public connaît forcément par coeur tous les morceaux ; ça fait un paquet de monde qui braille. Les Franz Ferdinand ne sont certainement pas les plus grands techniciens ou les plus grands chanteurs du rock actuel mais leur recette est tellement efficace.
Excellent moment, donc. Vivement octobre pour le prochain album.

Chroniqueur