"> R.E.M. @ POPB - 08 février 2005 - Live Report - Indiepoprock

R.E.M. @ POPB – 08 février 2005


« We are REM and this is what we do« . 25 ans que Michael Stipe formule ainsi le credo de sa bande, résumant sa quête d’indépendance et d’authenticité. Avec ou sans leur batteur originel Bill Berry, sur le label indé IRS ou sur la major Warner, à Bercy ou ailleurs, les Américains font effectivement ce qu’ils […]

« We are REM and this is what we do« . 25 ans que Michael Stipe formule ainsi le credo de sa bande, résumant sa quête d’indépendance et d’authenticité. Avec ou sans leur batteur originel Bill Berry, sur le label indé IRS ou sur la major Warner, à Bercy ou ailleurs, les Américains font effectivement ce qu’ils veulent. L’étape parisienne du « Around the Sun Tour » l’a une fois de plus démontré.

S’appuyant sur une setlist plus audacieuse que celle de la tournée « best-of » en 2003, c’est un groupe libéré de sa récente méforme artistique et de son déclin commercial qui s’est produit dans l’antre du POPB,  loin d’être comble d’ailleurs. L’entrée en matière est menée tambour battant, sous une pluie de néons illuminés et un écran essaimant des videos arty et soignées. Suivent quelques ballades obscures et éthérées, extraites de « Around the Sun », qui surprennent l’auditoire et plongent la salle dans une certaine léthargie. Le groupe profite alors de ce terrain favorable et fait chavirer l’immense public de Bercy, sans effets de manche et tout en retenue, en interprétant son tube Everybody Hurts. Il saura rééditer cet exploit à plusieurs reprises, que ce soit avec le récent Leaving New-York ou le moins évident I’ve Been High. Servi par un son avantageux, le trio, augmenté ici de quelques fidèles mercenaires, est alors surprenant de maîtrise. Michael Stipe, pantin turbulent à la gestuelle magnétique, se tient pour le coup immobile, touchant de réserve et de justesse vocale.

Pour le reste, le groupe offre bien évidemment quelques classiques, dispersés entre plusieurs nouveautés et un inédit très rentre-dedans, I’m Gonna DJ. Les guitares et la section rythmique apportent leur pierre (précieuse) à cet édifice, mais c’est le porte-parole de la troupe qui tient le haut du pavé. Bien que moins loquace ce soir, Michael Stipe reste un showman captivant. Affublé d’un maquillage monocolore et outrancier lui couvrant la moitié du visage, il soulève à lui seul les clameurs du public par ses déhanchements gauches et illustre avec force l’ambivalence de ce concert. Salle inhumaine et recherche de proximité, débordements scéniques et frissons intimistes, refrains fédérateurs et couplets exigeants, la performance du groupe repose tout autant sur la démonstration que sur l’auto-dérision.

Le succès de REM se nourrit de cette dualité profonde. Pionnier du rock alternatif américain, le groupe a progressivement pris son envol, élargissant son audience avec intelligence. 25 ans plus tard, l’inspiration manque parfois à l’appel, mais l’engagement et la sincérité sont toujours au rendez-vous. La scène reste donc pour REM un terrain d’évolution privilégié, qu’il domine avec insolence.


Chroniqueur
  • Publication 563 vues8 février 2005
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