"> Keren Ann @ La Cigale - 25 avril 2005 - Live Report - Indiepoprock

Keren Ann @ La Cigale – 25 avril 2005


19h30, la Cigale est encore loin d’être remplie lorsque A Girl Called Eddy entre sur scène. Erin « Eddy » Moran est pour l’occasion accompagnée d’un bassiste que l’on pourrait prendre pour Laurent Fignon et un guitariste acoustique. Elle dévoile des chansons que l’on sait créer piano (voire guitare) voix, sévissant dans ce que nous pourrions appeler […]

19h30, la Cigale est encore loin d’être remplie lorsque A Girl Called Eddy entre sur scène. Erin « Eddy » Moran est pour l’occasion accompagnée d’un bassiste que l’on pourrait prendre pour Laurent Fignon et un guitariste acoustique. Elle dévoile des chansons que l’on sait créer piano (voire guitare) voix, sévissant dans ce que nous pourrions appeler un slow-core de principe. En effet, à l’instar d’une Tori Amos, celle-ci tire trop souvent vers une musique « à l’américaine » jamais loin de la variété. L’ensemble n’est néanmoins pas désagréable surtout lorsqu’il s’arrange d’un mélodica, d’un banjo ou d’un glockenspiel.

S’en suit la prestation de Doriand qui fait, malgré ses 32 ans, déjà figure d’ancien combattant de la nouvelle chanson française. Si le personnage est plutôt sympathique et attachant, on reste plutôt sur sa faim. Les thèmes des chansons ne sont pas dénués d’humour et d’un certain second degré mais on a l’impression que celles-ci sont présentées à l’état de brouillon. Une pauvreté qui n’est rattrapée que par quelques naïvetés accidentelles et effets de scène comme sur ce dernier morceau où celui si affirme qu’il est « un imposteur » et levant les mains en l’air, son clavier poursuit seul la mélodie. Malheureusement si Doriand contredit un peu le fait qu’il n’ait Aucune personnalité, il n’en demeure pas moins qu’il en manque sérieusement. Dommage.

D’autant que la différence avec le spectacle qui va suivre est nette et sans bavure? Le concert affiche complet depuis un moment, Keren Ann est désormais connue d’un public assez large. On reconnaît ainsi quelques têtes connues dans le carré VIP. La salle est plongée dans l’obscurité et déjà le public exulte. L’univers se développe, en douceur, grâce au jeu des lumières, des images, alors que Song Of Alice passe en fond. Keren Ann et ses musiciens, tout de noir vêtus, entrent enfin sur scène. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis ses débuts la chanteuse a su évoluer, puisqu’on la retrouve pour ce début de set, dans un univers pas si éloigné du post-rock. Elle nous dévoile les titres de son dernier album, « Nolita », jouant sur des atmosphères qui s’étirent comme le chat maniaco-malicieux qui lui sert désormais de logo. Les guitares jouent les westerns, et savent exploser en saturation lorsque les chansons le demandent. Les ambiances sont accentuées et diversifiées par le violon et le violoncelle. La suite est plus folk et reprend les titres de « Not going anywhere », qui sur un format plus chansons est plus facilement repris en choeur par le public conquis par le charme de la demoiselle. Le concert aidant, Keren Ann passe de simples « merci », à un peu plus de communication, quelques blagues et autres anecdotes. Elle enfile les chansons comme les perles d’un collier précieux. Un rappel en solitaire, pour un Midi dans le salon de la Duchesse et une reprise de Leonard Cohen, Chelsea Hotel #2 pour finir en un dernier rappel explosif sur une version des plus rock de Sailor & Widow, conquérant définitivement les derniers réfractaires, pour des siècles et des siècles. Amen !

Chroniqueur