"> Shannon Wright + Yann Tiersen @ Café de la Danse - 19 mars 2004 - Live Report - Indiepoprock

Shannon Wright + Yann Tiersen @ Café de la Danse – 19 mars 2004


A priori, tout oppose Shannon Wright et Yann Tiersen. Ni la nostalgie, ni une certaine « joliesse » musicale, ni le succès commercial ne peuvent définir la musique de l’Américaine. Et même s’ils se connaissaient par leurs disques interposés, même si l’on connaît le talent du Français pour se mettre au service des autres (Married […]

A priori, tout oppose Shannon Wright et Yann Tiersen. Ni la nostalgie, ni une certaine « joliesse » musicale, ni le succès commercial ne peuvent définir la musique de l’Américaine. Et même s’ils se connaissaient par leurs disques interposés, même si l’on connaît le talent du Français pour se mettre au service des autres (Married Monk, Dominique A…), ce duo d’un soir avait de quoi étonner, et surtout de quoi promettre, d’autant que l’on avait appris un peu avant par les propos de la demoiselle que certaines chansons avaient été crées uniquement pour l’occasion.

C’était donc le 19 Mars, un soir pluvieux, que la rencontre eu lieu, dans un Café de la Danse bien rempli. Décors minimalistes, showlights au minimum syndical (couleur rouge et basta), bref le lieu idéal.

Remarquable humilité de Yann Tiersen que de laisser Shannon Wright entrer seule sur scène, lui arrivant sur la pointe des pieds au bout de deux titres, sans mot dire…

Et cela commence par un pur bonheur, que ceux qui avaient déjà écouté le nouvel album de la Miss, « Over the Sun » , attendaient tous : Shannon seule au piano, et dès le deuxième titre, « Avalanches » sommet de son dernier disque et même peut être de sa discographie tout entière… fragile, douce, tendue, impulsive, tout cela à la fois : les frissons seront de sortie ce soir.

Arrive ensuite Tiersen et son violon, pour accompagner la guitare très électrique de Melle Wright sur « Black Little Stray » et « You’ll be the death », encore deux joyaux d’ « Over the Sun », où l’on retrouve la Shannon que l?on connaît, fougueuse, mal peignée, et une voix peut-être plus maîtrisée que par le passé.

La suite sera à ce même niveau, les instants les plus beaux étant les chansons écrites à quatre mains, où, pour une fois, Shannon a semble t-il décider de baisser la garde, pour nous susurrer ces petites choses magnifiques, seule avec le piano de Yann Tiersen. Shannon se révèle alors en chanteuse intimiste, et l’on se prend à rêver qu?après la rage de ce nouvel album, elle ne décide de poursuivre dans cette voie.

A ce moment là on regrette presque de voir Shannon Wright partir pour laisser le Français jouer un petit Best Of de sa musique, « L’homme aux bras ballants » à l’accordéon, « Sur le fil » rageur au violon, et enfin une « Bagatelle » courageusement chanté quasiment a capella, juste accompagné de quelques pizzicati de son violon : pas mal pour ce chanteur limité, applaudi comme il se doit par un public conquis d?avance.

Clou de la soirée, une sublime chanson jouée à l?accordéon et chantée par une Shannon Wright que l?on a connu rarement plus touchante, émue… Décidément Tiersen est très doué pour trouver des mélodies qui collent aussi bien à la personnalité de ses alter ego.

On espère que ces chansons pourront être enregistrées un jour, pour pouvoir les réécouter en boucle et se rappeler de ces instants chargés d?émotion.

Puis ce fut déjà la fin. 45 minutes, un peu court évidemment, mais personne n?osa véritablement s’en plaindre, devant la beauté de ce concert, et le sentiment d’avoir vécu une belle et unique rencontre? retour sous la pluie, pour d?autres frissons, beaucoup moins agréables évidemment.

Seb
Chroniqueur