"> Sharko :: Paris [Le Point Ephémère] :: 4 avril 2007 - Live Report - Indiepoprock

Sharko :: Paris [Le Point Ephémère] :: 4 avril 2007


Belgitude assurée au bord du Canal Saint Martin avec une double affiche des plus alléchantes : Sioen et Sharko. S’ils sont tous deux originaires du Plat Pays, ils n’ont rien à voir musicalement : accent flamand et dandysme pop pour Sioen, jeune prodige du piano qui a su s’entourer de musiciens chevronnés contre énergie à […]

Belgitude assurée au bord du Canal Saint Martin avec une double affiche des plus alléchantes : Sioen et Sharko. S’ils sont tous deux originaires du Plat Pays, ils n’ont rien à voir musicalement : accent flamand et dandysme pop pour Sioen, jeune prodige du piano qui a su s’entourer de musiciens chevronnés contre énergie à revendre, concours de bonds, de mimiques et de blagues pour David Bartholomé et ses acolytes de Sharko. Pourtant, chacun à leur manière, les deux formations ont réussi à séduire le public du Point Ephémère.

Ca commence très sobrement avec un jeune homme au piano dont la forme se devine à peine dans la pénombre, obligeant à se concentrer sur sa voix empreinte d’une émotion palpable pour interpréter A Potion, le morceau d’ouverture du nouvel album de Sioen (Photos n°1, 2, 3, 4 et 5), intitulé lui aussi  »A Potion ». Il sera par la suite rejoint par quatre autres musiciens. Ensemble, ils interpréteront une dizaine de titres, alternant rythmes enlevés et accalmies dans un enchaînement logique si bien qu’on ne sent pas le temps passer. Si les mélodies au piano peuvent faire penser à Ed Harcourt (notamment Suicidal Sunset qui porte des réminiscences de God Protect your soul), on évoquera aussi Howie Day pour la manière de chanter, c’est le cas sur l’excellent What I fail to understand. Wild Wild West avec ses intonations autant tziganes que far west, ira plutôt lorgner du côté de Vidalia, ancienne composition d’Andrew Bird, à l’époque du groupe Bowl of Fire. Les titres, assez longs en moyenne, sont bien construits, contrastés, avec des montées en puissance réussies. Si Frederik Sioen est tout simplement fascinant à observer, tant les touches de son piano semblent être une extension naturelle de ses doigts, les autres musiciens ne sont pas en reste, leur talent n’ayant d’égal que leur amabilité. C’est original, sympathique, de qualité, bref une belle découverte.

Lorsque Sharko (Photos n°6, 7, 8, 9 et 10) entre en scène, le public est remonté à bloc, euphorique à l’idée du spectacle qui les attend. Oui, c’est certain, assister à un spectacle de Sharko devrait être remboursé par la sécurité sociale, tant c’est un moyen simple, rapide et efficace contre la déprime. Le trio arrive sur Bug, l’étrange titre d’ouverture de leur dernier album. Puis rapidement, l’ambiance se durcit avec des titres autrement plus rock, Motels verra même David quitter la scène pour prendre un bain de foule avant de réapparaître dansant sur le bar. S’ils jouent en majorité des morceaux extraits de  »Molecule », pas moins de neuf, ils ne négligent pas leurs compositions plus anciennes pour autant. C’est avec plaisir donc que l’on retrouve I Went Down ou Wake up. L’ambiance est bon enfant, le public connaisseur se prête au jeu avec bonne humeur, poussant la chansonnette sans se faire prier sur Excellent ou No Contest, ça pogote gentiment dans les premiers rangs, on fait des blagues de potaches (‘Sharko, président !’). "On s’amuse fort…" lancera à plusieurs reprises David, résumant bien la situation. Car autant que la musique, c’est l’atmosphère qui se dégage du concert que l’on gardera en mémoire tant on vit là une expérience des plus agréables. Même après le rappel, le public n’en démord pas, ils en veulent encore. C’est donc avec I need someone que Sharko concluera ce concert. Ironie du sort, David ne mettra nullement ses camarades à contribution sur ce tout dernier morceau, chanté tout seul comme un grand, a capella.

Finalement, la Belgique, qu’est ce que ça a de bon ? Ses bières, ses pralines et assurément ses groupes de rock.

Crédit photos: Maddy Julien

Kim
Chroniqueur
  • Publication 172 vues4 avril 2007
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