Syd Matters + Los Chicros + Laiss’Paul @ La Salamandre (Chaville) – 05 décembre 2004

Pour le prix d’un jouet, vous pouviez accéder au concert que proposait, ce soir-là, la Salamandre de Chaville, sous l’appellation « Le Père Noël est un rocker ». Pour ce prix, nous avons aussi eu droit à un flash-back. 1996. Je me rappelle encore de ces groupes de zikos, pas mauvais techniquement et qui en général avait […]

1996. Je me rappelle encore de ces groupes de zikos, pas mauvais techniquement et qui en général avait du super matos (vivre dans une banlieue bourgeoise a aussi ses avantages) mais qui s’évertuaient à faire des reprises, un peu fadasse de rock/blues/reggae/ska/punk, sans charisme et avec cette peur au ventre qui fait que l’on ne se lâche pas vraiment sur scène. Le tout, durant le temps du lycée, les premiers concerts. Pour les plus persévérants peut-être, la possibilité d’être musiciens de studio. Pour les autres, une école de commerce ou la fac de droit. Laiss’Paul est de ces groupes qui auraient pourtant le potentiel technique pour faire un bon groupe, mais il leur faudrait juste un peu de personnalité pour le vouloir ou un déclic pour le pouvoir.

Après ces distractions adolescentes, on retrouve sur scène, Los Chicros que l’on avait agréablement repéré sur la compilation 2004 du concours CQFD des Inrockuptibles. De Grandaddy, ils ont les barbes, les mélodies affûtées, le souci des harmonies vocales soignées et des arrangements précieux, les claviers qui font de drôles de sons très eighties. Pourtant le groupe a une vraie personnalité et sur scène un côté très abrupt. C’est rock’n’roll et leur Back in the Wild mute presque à regret. Heureusement les choeurs ornent d’autres instants magiques d’autant que tout est relativement « shiny » chez Los Chicros. Il n’y a pas que la mélancolie dans la pop.

Pourtant c’est avec un plaisir non dissimulé que le public accueille Jonathan et les ouailles de Syd Matters, lauréat de CQFD 2003 et talentueux compositeur de l’album « A Whisper & A Sigh ». On note un nouveau guitariste dans l’équipe, également guitariste de Los Chicros qui ressemble à Steve Buscemi, bon style, bon jeu ! On se laisse porter par les douces mélopées atmosphériques du groupe, de Battle of Olympus à Dead Machine, en passant par le très punchy Stone man en rappel, qui nous fait presque oublier l’absence de Black & White Eyes. On a droit également à quelques nouveaux morceaux qui laissent présager un excellent deuxième album, prévu pour février. Aurons-nous seulement la patience ? Il le faudra bien !