"> The Apartments @ Théâtre des Bouffes du Nord - 3 décembre 2012 - Live Report - Indiepoprock

The Apartments @ Théâtre des Bouffes du Nord – 3 décembre 2012


A part Mark Hollis, on aurait bien de la peine à trouver artiste qui soit aussi peu prolixe et aussi indispensable que Peter Walsh, l'homme derrière The Apartments. Auteur de certaines chansons qui comptent parmi les plus bouleversantes des trois dernières décennies, Walsh est un artiste dont les apparitions sont aussi rares que précieuses. Impossible donc de passer à côté de cette date à Paris, s'inscrivant dans le cadre d'une petite tournée française dont la particularité est d'avoir été largement pré-financée par les internautes via un site de "crowdfunding".

A part Mark Hollis, on aurait bien de la peine à trouver artiste qui soit aussi peu prolixe et aussi indispensable que Peter Walsh, l’homme derrière The Apartments. Auteur de certaines chansons qui comptent parmi les plus bouleversantes des trois dernières décennies, Walsh est un artiste dont les apparitions sont aussi rares que précieuses. Impossible donc de passer à côté de cette date à Paris, s’inscrivant dans le cadre d’une petite tournée française dont la particularité est d’avoir été largement pré-financée par les internautes via un site de « crowdfunding ».

A événement exceptionnel, ambiance exceptionnelle : celle, particulière, du théâtre des Bouffes du Nord, offrant une atmosphère toujours aussi splendide et irréelle, soutenue par le paysage lunaire de cette ruine qui semble venue d’un autre monde.

En ouverture, Emmanuel Tellier, l’organisateur de l’ensemble de la tournée, et ses 49 Swimming Pools, proposent un set mélodique et énergique, largement centré sur des extraits du dernier (double) album du groupe, « The Violent Life And Death of Tim Lester Zimbo ». Le show est rehaussé de vidéos qui donnent une véritable atmosphère à l’ensemble et l’enthousiasme chaleureux des musiciens emporte l’adhésion. L’influence de Mercury Rev et des Flaming Lips, ces papes d’une pop baroque et ambitieuse, est bien présente, ainsi que celle, plus sombre, de Mark Linkous, mais on retient surtout une écriture racée et soignée (Automatic Love, A Notebook At Random, Oh What A Beautiful Racer). Tellier et ses 49 piscines sont visiblement heureux d’être sur scène, prennent plaisir à jouer et cela se ressent. Après pas loin de trois quarts d’heure, c’est sans réserve que la foule applaudit les musiciens, à juste titre : afficher une telle ambition sur des morceaux pop est quelque chose de trop rare en France pour ne pas être salué.

Peter Milton Walsh et ses musiciens entrent en scène. Malgré ses lunettes noires, l’homme, petit, le pas hésitant, évoque plus un oncle vieillissant qu’une rock star. The Apartments portent bien leurs trente ans de carrière mais dès que les premières notes de All You Wanted (second single de Walsh, en 1984), résonnent, ce sont évidemment l’émotion et l’incroyable jeunesse de ces chansons qui s’imposent. Portés par l’interprétation de Walsh et soutenus par un groupe irréprochable, ces morceaux s’imposent avec une autorité, une majesté qui tranchent avec quelques touchantes approximations dans l’interprétation. Tout n’est pas parfait, en effet : le refrain de The Shyest Time, entonné par Amanda Brown et Peter Walsh, est à la limite de la justesse et l’on sent aussi parfois que les musiciens n’ont partagé que quelques semaines de répétition. Un flottement inquiet gagne même les musiciens et le public quand Walsh bloque sur les paroles d’un couplet de The Goodbye Train, avant de nous rassurer en entonnant de plus belle le refrain énorme, inoubliable, de ce sommet de son répertoire.

Ces errances momentanées sont balayées par l’intensité terrassante de la plupart des titres, notamment une version de Every Day Will Be New à faire se dresser les poils sur les bras, tout comme la relecture très laid-back de Knowing You Were Loved qui tire inévitablement quelques larmes ou encore un World Of Liars pendant lequel la gorge se serre bien fort. Les moments les plus intenses bouleversent réellement, lorsque sept musiciens tissent un habillage sonore riche, foisonnant et pourtant d’une finesse parfaitement adaptée aux chansons de Peter Walsh. La section rythmique quittera la scène le temps de quelques morceaux plus acoustiques, dont un Mr Somewhere évidemment beau à pleurer malgré un son de guitare mal maîtrisé.

Avant de se clore sur un monumental Everything Is Given To Be Taken Away, le set nous permet d’applaudir également Black Ribbons, dernière chanson enregistrée par Walsh, interprétée en duo avec Natacha de Grisbi, qui reviendra sur scène pour un Sunset Hotel très attendu.

La soirée promettait d’être exceptionnelle : elle aura tenu toutes ses promesses, rappelant au passage, s’il en était besoin, à quel point les chansons de Peter Walsh sont essentielles, vitales.

Chroniqueur
  • Publication 510 vues3 janvier 2013
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