"> Tommy Hools + Hawksley Workman + The Servant @ La Scène - 11 mai 2001 - Live Report - Indiepoprock

Tommy Hools + Hawksley Workman + The Servant @ La Scène – 11 mai 2001


Le label indépendant français Recall a investi La Scène pour deux soirées afin de présenter au public parisien trois de ses artistes. C’est aux environs de 22h00 que le trio frenchy Tommy Hools fait son apparition pour un show d’une trop courte demi-heure. Mélangeant avec audace et finesse sons électroniques et instruments rocks (guitare et […]

Le label indépendant français Recall a investi La Scène pour deux soirées afin de présenter au public parisien trois de ses artistes.

C’est aux environs de 22h00 que le trio frenchy Tommy Hools fait son apparition pour un show d’une trop courte demi-heure. Mélangeant avec audace et finesse sons électroniques et instruments rocks (guitare et basse), Tommy Hools utilise toutes les richesses de l’électro pour varier sa musique. Les morceaux instrumentaux sont particulièrement réussis (on retiendra les magnifiques « Orient » et « Le maire de Venise »). Quant aux titres chantés, ils montrent toute la variété du répertoire de Tommy Hools : pop, hip-hop, électro…, le groupe français ne s’impose aucune limite et c’est très bien ! Les trois musiciens semblent encore trop timides sur les planches, mais il est sûr que, l’expérience aidant, Tommy Hools deviendra un groupe majeur de la scène française.

C’est ensuite le dandy canadien Hawksley Workman qui foule les planches. Le set démarre avec « Baby this night », superbe chanson tirée de son premier album « For him and The Girls ». La version proposée ce soir est très différente de celle enregistré en studio et pour cause : Hawksley joue de la guitare, chante et est accompagné uniquement par un pianiste pour l’ensemble du concert. On est tout de suite saisi par l’intensité émotionnelle qui se dégage de cette première chanson. La voix d’Hawksley est exceptionnelle, encore plus impressionnante que sur son album. Mais Hawksley Workman ne se contente pas seulement de jouer sa musique en enchaînant les titres les uns derrière les autres, c’est un véritable showman, multipliant les pitreries et les mimiques, mettant en situation ses chansons par des petits sketchs pleins d’humour et de poésie. Hawksley a ainsi instauré une ambiance incroyable, digne des meilleurs cabarets. Il n’a ainsi pas hésiter, lors de « Sad house daddy », à faire des claquettes avec… deux manches à balai !!! Mais toutes ces extravagances scéniques ne font pas passer la musique au second plan, bien au contraire. Car Hawksley Workman est un artiste extraordinairement talentueux. Avec seulement deux instruments et une voix incroyable, il est arrivé à dégager une émotion fantastique et à établir une véritable communion avec l’assistance. Et c’est un artiste visiblement très ému par l’accueil du public qui revient pour un unique rappel, merveilleux, comme l’ensemble du concert pendant lequel neuf chansons de son premier album ont pris une dimension insoupconnée. Grandiose !

Difficile pour The Servant de passer après un tel phénomène, mais le quatuor anglais, emmené par un Dan Black visiblement en petite forme physique, a assuré une prestation plus que convaincante. Il faut dire qu’on ne se faisait pas tellement de soucis en ce qui les concerne, tant leurs deux EP « Mathematics » et « With the invisible » sont excellents. Alors que les titres de « With the invisible » sont proposés dans des versions proches de celles enregistrées en studio, les chansons de « Mathematics » pennent une dimension beaucoup rock, en étant plus électriques et énergiques. Même si les sons électroniques sont encore très présents, les guitares sont davantage mises en avant et se font plus noisy sur scène. Ainsi, des titres déjà excellents sur disque (« Dripping on your maths, « Walking Through Garden ») deviennent terribles sur scène, de vrais chefs-d’?uvre de rock électronique très énergique. Ce concert a également permis à The Servant de rôder cinq de ses nouveaux morceaux, qui empruntent, avec des fortunes diverses, des directions très différentes les unes des autres : tantôt pop, tantôt électronique, avec quelque sinfluences hip-hop mais aussi avec de l’énergie bien rock. Ces cinq titres prouvent que The Servant a déjà su évoluer et élargir son univers musical. On attend la confirmation avec un prochain disque, leur premier véritable album en fait.

Chroniqueur