2:54

Jouons au jeu des devinettes un court instant. Que peut bien cacher un album enregistré par un artiste nommé 2:54 et illustré, par sa pochette, d’un sobre et grisâtre paysage naturel ? Un musicien électro bidouillant chaque soir dans son coin ? Un énième artiste ambient relativement incompris ? Oui, toutes ces hypothèses, ou bien d’autres […]

Jouons au jeu des devinettes un court instant. Que peut bien cacher un album enregistré par un artiste nommé 2:54 et illustré, par sa pochette, d’un sobre et grisâtre paysage naturel ? Un musicien électro bidouillant chaque soir dans son coin ? Un énième artiste ambient relativement incompris ? Oui, toutes ces hypothèses, ou bien d’autres semblables encore, auraient probablement les faveurs des pronostics. Tous préjugés mis de côté, c’est avec surprise qu’on découvre un duo de jeunes rockeuses anglaises, deux soeurs probablement amoureuses de post-punk et de new-wave. Leur premier album est loin d’être une simple anecdote, bien que n’ayant apparemment bénéficié que d’une très faible couverture médiatique à sortie en mai dernier. Et, comme on ne nous en parle pas, on a envie de penser par nous-mêmes que l’une d’elle pourrait être une inconditionnelle fan de Garbage, l’autre de the XX, tant la fusion de leurs talents rappelle l’une et l’autre de ces formations à succès. Les riffs de guitares jouent de la perceuse, martellant à outrance une note ou deux pour mieux nous les rentrer dans le crâne et venir nous vriller l’esprit. L’ambiance est froide, le décor minimaliste, mais une certaine intensité soutient l’ensemble. L’album jouit d’une belle homogénéité et, même si Sugar,aux airs proches d’un des meilleurs tubes de Mintzkov, peut aisément ressortir du lot, aucune baisse d’inspiration n’est à déplorer le long de ce disque plutôt hypnotisant.