Amor Fati

Dès les premières secondes, la référence saute aux oreilles : Portishead ! Le duo d’Amor Fati semble avoir beaucoup aimé cet autre duo briton. Certes, il y a pire comme référence. Il existe pourtant une différence de taille chez Amor Fati, à savoir les textes d’Anabelle qui parlent essentiellement d’amour. Vous n’entendrez pas de sentences comme « nobody loves me but me ». Les quatre chansons sont ici des déclarations, des hommages et honnêtement, j’aimerais bien être le type dont parle cette chanteuse ! Sur le plan musical, Cyril, l’autre moitié du duo, concocte un trip-hop dans la pure tradition britannique. Ils réussissent même à s’approprier A ton étoile de Noir Désir en fin de CD.

Tout ceci est bien tourné, mais soulève une question : qui est réellement Amor Fati ? Il faut être indulgent, car il s’agit de leur toute première galette, auto-produite. Les influences peuvent paraître trop évidentes, mais n’est-ce pas le lot de tous les groupes qui débutent ? Il y a du potentiel dans leur musique, et ce n’est pas forcément le cas de tout le monde. Ce qui est vraiment unique, c’est le timbre d’Anabelle, notamment quand elle double sa voix. Cela rajoute du lyrisme aux sombres séquences de son compère bidouilleur. Ma platine Sony attend leur premier LP avec impatience.