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Bon Iver


Un album de sorti en chez .

Le premier album de Bon Iver, nom de groupe de Justin Vernon, se nommait « For Emma, Forever Ago » et avait été composé dans une cabane isolée du Wisconsin. Enregistré ensuite à grands renforts d’arrangements délicats de cuivres légers, il véhiculait un sentiment d’apesanteur. « Bon Iver » marquerait-il un effort vers une approche plus ancrée dans le […]

Le premier album de Bon Iver, nom de groupe de Justin Vernon, se nommait « For Emma, Forever Ago » et avait été composé dans une cabane isolée du Wisconsin. Enregistré ensuite à grands renforts d’arrangements délicats de cuivres légers, il véhiculait un sentiment d’apesanteur. « Bon Iver » marquerait-il un effort vers une approche plus ancrée dans le sol ?

On pourrait le penser en ne tenant compte que des titres de ce second opus. Noms de lieux, de périodes géologiques (Holocene) ce disque éponyme semble reprendre la tradition des «roads-songs» ou d’un carnet de voyage. La question qu’on est alors amené à se poser est : à quoi cet itinéraire sonique pourrait bien ressembler. Les compositions demeurent éthérées, sensation qui s’accentue avec la voix en falsetto de Vernon, et épouse à merveille, un peu comme celle de Ray Lamontagne, ce charme quelque peu désuet d’une nostalgie d’endroits qui défilent doucement au gré d’une écoute. Les teintes en sont bistres, un peu comme celles que l’on percevrait au travers d’une vitre embrumée. Si parcours il y a, il se fait paresseux, agrémenté de ci de là, par des cuivres un peu jazzy (Minnesota, WI) ou par une accélération en trompe l’oeil sur Towers. Alors que sur « For Emma, Forever Ago », l’émotion se faisait plus palpable et frisait parfois la colère, « Bon Iver » véhicule au contraire toute une gamme de sensations doucereuses et fantomatiques à travers le chant et d’ arrangements mesurés et tranquilles.

Il n’est, néanmoins, jamais question de tourisme ici, ou alors c’est celui qui a trait à une errance dans laquelle le but serait d’égrainer moments plutôt que lieux tant ceux-ci apparaissent comme prétextes à préhension d’une humeur et non enracinement dans une terre. On pourrait, à cet égard,  imaginer que « Bon Iver » illustrerait un film de Wenders tant il est vecteur d’impressionnisme et de lents panoramiques. Cinématographiquement il aurait été pourtant un accompagnement idéal à un film comme Radio On, non pas tant par une tournure musicale quelconque mais par cette pellicule en noir et blanc qui servait de support au film et donnait ainsi substance à déracinement.

Réponse à la question initiale est alors donnée: ce nouveau disque n’est pas réellement une rupture avec le premier dans la mesure où temps et espace se conjuguent. Il pourrait, par conséquent, s’intituler « For Emma, Forever Ago, # 2 » tout en confirmant que Bon Iver est en droit, également, de justifier la nature éponyme de son titre…

Chroniqueur

Tracklist

  1. Perth
  2. Minnesota, WI
  3. Holocene
  4. Towers
  5. Michicant
  6. Hinnom, TX
  7. Wash.
  8. Calgary
  9. Lisbon, OH
  10. Beth/Rest

La disco de Bon Iver

22, A Million9
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22, A Million

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Bon Iver

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