Voilà donc enfin le mouton à cinq pattes de ce début d’année, la perle rare autour de laquelle les gorges se sont échauffées à qui mieux mieux ces derniers mois. Comme The Arcade Fire en 2005, Clap Your Hands Say Yeah est symptomatique d’une nouvelle manière de découvir la musique. Avant même que la presse […]
Voilà donc enfin le mouton à cinq pattes de ce début d’année, la perle rare autour de laquelle les gorges se sont échauffées à qui mieux mieux ces derniers mois. Comme The Arcade Fire en 2005, Clap Your Hands Say Yeah est symptomatique d’une nouvelle manière de découvir la musique. Avant même que la presse ait eu le temps de se pencher sur le berceau du groupe, la rumeur s’était en effet déjà propagée comme une traînée de poudre sur le net par le biais des webzines et autres blogs. En résumé, Clap Your Hand Say Yeah, c’est, depuis plusieurs semaines, le buzz du moment, et c’est donc avec curiosité qu’on se penche sur le premier opus du quintet.
Après une entrée en matière désarçonnante (un premier morceau en forme de gospel débraillé), on retrouve une pop énergique, fraîche, entraînante, de facture assez classique. Quelques morceaux sortent nettement du lot (The Skin Of My Yellow Country Teeth en particulier), mais l’ensemble séduit sans vraiment enthousiasmer. On comprend pourtant facilement ce qui a pu provoquer un tel engouement : on retrouve en effet ici, une façon volontiers brouillonne d’exécuter les chansons, un faux amateurisme accompagné d’une réelle candeur et d’une foi inébranlable en la musique, autant de caractéristiques qui avaient par exemple fait le succès de Belle and Sebastian.
Hélas, trois fois hélas, au milieu d’un tableau honorable, subsiste un écueil de taille : la voix d’Alec Ounsworth peut rappeler par ses accents nasillards celle d’un Billy Corgan encore prépubère, en pleine mue ; ses déraillements à répétition, sa justesse plus qu’approximative, évoquent parfois l’organe de J.Mascis. Bref, Ounsworth chante comme le fils caché d’un ménage à quatre entre les deux précités, Win Butler et David Byrne, et c’est souvent gênant. Ses braillements vont même jusqu’à saccager totalement le final pourtant entraînant de Upon This Tidal Wave Of Young Blood.
Que retenir de cette première sensation de 2006 ? Même si la teneur de cette chronique semble indiquer le contraire et surtout, si l’ampleur du brouhaha médiatique autour de Clap Your Hands Say Yeah n’incite pas à l’indulgence, soyons francs : ce premier album est un bon disque. Vraiment. On espère simplement que l’année nous réserve des surprises d’une tout autre tenue. Alors, tous avec moi : tapez dans vos mains, dites… mouais.
- Publication 613 vues17 janvier 2006
- Tags Clap Your Hands Say YeahWichita
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