"> Control Club - Morphine Ballroom - Indiepoprock

Morphine Ballroom


Un album de sorti en chez .

Attristé de voir s’évaporer un groupe aussi majeur qu’AS Dragon, on en voulait presque à la furie toc Natacha Lejeune d’être partie en trombe et d’avoir provoqué l’implosion au sein de ce qui se fait de mieux dans le rock en France. Pourtant, on savait depuis "Spanked" que sa présence trash au sein du groupe […]

Attristé de voir s’évaporer un groupe aussi majeur qu’AS Dragon, on en voulait presque à la furie toc Natacha Lejeune d’être partie en trombe et d’avoir provoqué l’implosion au sein de ce qui se fait de mieux dans le rock en France. Pourtant, on savait depuis "Spanked" que sa présence trash au sein du groupe n’était qu’une passade, que ce n’était pas elle l’âme d’AS Dragon. Celle-ci se situait plutôt du côté du fameux duo formé par Stéphane Salvi (guitare) et Hervé Bouétard (batterie), qui par sa maîtrise musicale dingue, a su insuffler sur la scène rock hexagonale un souffle nouveau, teinté de dandysme, mais aussi d’une vraie érudition musicale apprise autant chez les Stooges que dans la pop anglaise. Épaulés par Ivan Riaboff (claviers) et  Eric Moerman (basse), ils ont formé Control Club, sur les braises encore fumantes d’AS Dragon.

Mêlant le rock nerveux à des nappes de synthés, comme sur Inconsolable, ils créent un style unique. Et les rescapés d’AS Dragon ont semble-t-il gagné en maturité. Le très beau Ni Les Douanes en est la preuve la plus éclatante. La voix d’Hervé Bouétard se déploie dans cette perle pop, qui s’étend, en un rythme entêtant. Un autre morceau du même acabit est Play. Il y a une vraie énergie débordante qui jaillit de toutes parts, que ce soit sur Rougir, aux forts accents d’AS Dragon ou encore sur les explosifs Fin du monde et Adreamistrative Knight, pleins comme un œuf de guitares rutilantes et batterie en feu.

Mais c’est l’élégant I’ll Try qui tire son épingle du jeu. Invitant à la danse, ce morceau se rapproche des prouesses disco-rock de Poni Hoax. Control Club sait aussi s’adoucir, avec notamment une vraie perle pop (Shame Exorcism). Ce morceau est divin, et définit le style inclassable du groupe, cette manière élégante de se faire côtoyer matière synthétique héritée des années 80 et habillage pop. On retrouve cette ambiance sur Skin Of Pain. "Morphine Ballroom" se clôt sur Keine Romantiek, ballade franco-allemande. Une manière encore d’insister sur la personnalité unique d’un groupe aux mille facettes.

La musique de Control Club est à géométrie variable, éclectique en diable, subtile, corrosive, flamboyante, extravagante, inventive, délicate, raffinée et j’en passe. L’addiction à cet album n’est pas un vain mot. On tient là entre nos mains un album essentiel qui aura le malheur de passer inaperçu au beau milieu des sorties majeures de cette riche année musicale, mais qui a au moins le don de ne pas trouver d’égal à sa portée.

Chroniqueur

La disco de Control Club