Helluvah

Un album haut en couleurs, et pas que pour l'artwork !!!

Troisième album déjà pour l’artiste devenue parisienne… Après des débuts pop-folk, Helluvah évolue, mue et intègre l’électro à son rock singulier. « Short Distance Runners » nous avait donné un avant-goût de cette mutation avec This Is Hot où la voix de Camille Warmé croisait à merveille celle de Marc Huyghens (Joy, Venus), mais aussi avec Highways qui démarre telle une intro de jeu-vidéo pour débouller sur des autoroutes de guitares saturées d’un sol asphalté par un rythme effréné, non sans rappeler le style industriel que doit jalouser le maître en la matière, Trent Reznor. Une semaine avant la sortie de l’album, Helluvah a dévoilé officiellement un autre pan de « Long Distance Runners », Derrida Guerilla. Ce savant morceau mêle à merveille chaleur, tendresse, mélancolie, joie et tristesse… Comme Robert Smith & Co à leur meilleure époque !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Dead Bees Records a eu le nez fin en signant Helluvah… En effet, aucun des 7 autres morceaux ne déçoit. Make It Right diffuse un son travaillé, voire polissé tout au long de ses 4 minutes et demi sans jamais nous ennuyer. Dans un registre identique, la ballade en duo avec Charla McCutcheon nous offre le meilleur croisement possible entre l’indie-folk du Vieux Contient et l’éternel ‘place to be’ de la scène rock nord-américaine. Le rythme diminue encore d’un cran, sans pour autant déplaire, sur The Lights, le duo avec Katel. A tout moment, on attend l’ascencion rythmique… qui arrivera progressivement et nous prouvera la qualité d’écriture de Camille. Car oui, il faut être doué pour concocter un morceau qui oscille sur différentes strates sans jamais tomber dans l’ivresse de la simplicité. Sweet Golden Years clôture à merveille l’album sur des relents de Brit-pop. Et à relire l’interview réalisée en octobre 2014, l’album est issu à 100% du terroir français, entre le Jura et Paris… Mais on pourrait aussi demander l’avis à de fins connaisseurs et ceux-ci vous expliqueraient plus que probablement que l’artiste a dû grandir à Londres, New-York, Liverpool, Paris ou encore Bruxelles…

Avec une production olympienne signée BobX, les qualificatifs qui définissent au mieux ce troisième opus de Helluvah sont : sanglant, pétillant, intemporel ou encore solennel. Cet album ne risque pas de connaître la solitude dans notre collection musicale, contrairement au coureur de fond…