Alors que certains groupes paraissent sortir à grand fracas leur premier album à peine trois mois après leur première répétition, certains autres prennent leur temps, et mettent des années à sortir du silence. Pour le quatuor belge Mièle, il aura fallu près de neuf ans? Les onze titres de cet album sans titre oscillent entre […]
Alors que certains groupes paraissent sortir à grand fracas leur premier album à peine trois mois après leur première répétition, certains autres prennent leur temps, et mettent des années à sortir du silence. Pour le quatuor belge Mièle, il aura fallu près de neuf ans?
Les onze titres de cet album sans titre oscillent entre pop doucement mélancolique et rock (imperceptiblement) plus énergique. Les instrumentations se veulent graciles, tout en finesse, et nimbent des mélodies graves que des voix frêles ou des textes décalés sauvent de l’emphase. l’entrée en matière de cet album (Jesus II, Je Vous Avoue) pose ainsi les bases d’un style fait de cette légèreté qu?on cherche parfois à afficher pour cacher sa tristesse.
Quelques titres plus exubérants, auxquels quelques cuivres apportent une tonalité de fanfare en pleine gueule de bois (Crois-Tu ?), démontrent une intéressante versatilité, sans toutefois altérer l’ambiance de grisaille cotonneuse et délétère qui imprègne le disque.
Mièle pourrait risquer l’anonymat à force de discrétion, et menace parfois de sombrer dans la transparence à force de rechercher le diaphane : difficile exercice que celui du funambule fantomatique, devant choisir son attitude sur la corde raide alors qu?il est trop léger pour tomber et trop lourd pour tenter l’apesanteur.
Il faut un peu de temps à cet album ombrageux et effacé pour installer sa trouble séduction, faite de timidité perverse et de candeur enfantine. Il faut également passer sur quelques longueurs superflues, qui ne doivent en aucun cas masquer les beautés exigeantes de la plupart des morceaux. Un disque à apprivoiser avec patience, mais qui sait récompenser l’attention qu?on lui porte?
- Publication 261 vues4 juillet 2006
- Tags MièleHumpty Dumpty Records
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