"> Portishead - Third - Indiepoprock

Third


Un album de sorti en chez .

Autant vous prévenir tout de suite, cette chronique risque d’être chargée en superlatifs, alors on ne va pas tourner autour du pot, « Third », le nouvel album de Portishead, attendu depuis dix ans, est un pur chef d’œuvre de beauté malade. Dix ans de silence, à part pour lancer divers projets solos. Dix ans d’absence, durant […]

Autant vous prévenir tout de suite, cette chronique risque d’être chargée en superlatifs, alors on ne va pas tourner autour du pot, « Third », le nouvel album de Portishead, attendu depuis dix ans, est un pur chef d’œuvre de beauté malade. Dix ans de silence, à part pour lancer divers projets solos. Dix ans d’absence, durant lesquels l’attente s’est faite plus insistante, amplifiée une fois de plus par Internet. Mais faisons abstraction du ramdam autour la sortie de « Third » pour nous plonger dans les méandres des onze morceaux qui s’offrent à nous.

Alors que les ambiances mi-mélancoliques mi-groovy de « Dummy » avaient permis au groupe de trouver un large public, notamment grâce au tube Glory Box, Portishead choisit de moins caresser l’auditeur dans le sens du poil avec « Third ». Adieu les scratches trop marqués, et bonjour tristesse : les atmosphères de ce disque sont d’une grande froideur.

« Third » démarre sur une première grosse décharge émotionnelle avec le sublime Silence, sensationnelle transition entre le trip-hop du début et les terribles paysages enneigés qui vont suivre. Le magistral Hunter mélange une rythmique de guitare acoustique particulièrement ascétique avec quelques samples bruitistes et saturés. Heureusement, cette composition glaciaire laisse une fois de plus la part belle à l’interprétation de Beth Gibbons qui monte encore d’un cran dans la fragilité charnelle absolument troublante.

C’est un étrange sentiment de quiétude et de plénitude qui accompagne l’écoute des remarquables Nylon Smile, Plastic, ou encore Machine Gun. On navigue dans une espèce de krautrock froid, entre rythmiques répétitives et claviers poignants ; le chant, triste et bouleversant, transcende la musique et transforme « Third » en une longue complainte pluvieuse qui place une grosse boule dans le fond la gorge. Par instants, Portishead retrouve quelques ambiances acoustiques comme le saisissant Deep Water joué au ukulélé. Une bien jolie bouffée d’oxygène, sur laquelle la voix de Beth Gibbons réussit à se lâcher un peu plus qu’à l’accoutumée.

Difficile de rester insensible face à une telle classe, difficile de ne pas prendre une grande claque à l’écoute de « Third »… Mais plutôt que de continuer d’égrener les superlatifs, on préfère rester sur un silence admiratif.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Silence
  2. Hunter
  3. Nylon Smile
  4. The Rip
  5. Plastic
  6. We Carry On
  7. Deep Water
  8. Machine Gun
  9. Small
  10. Magic Doors
  11. Threads

La disco de Portishead