Raymondo

Fluidité et sensibilité. Au diable les chroniqueurs bobos qui surévaluent les artistes indépendants dans le but de flatter leur ego (Volvo) underground. Je vais être, pour ma part, dur avec ce disque : il est bon. Même très bon. Raymondo c?est un peu comme si les dépressions atmosphériques glaçantes de David Bazan (Pedro The Lion) […]

Fluidité et sensibilité.

Au diable les chroniqueurs bobos qui surévaluent les artistes indépendants dans le but de flatter leur ego (Volvo) underground. Je vais être, pour ma part, dur avec ce disque : il est bon. Même très bon.

Raymondo c?est un peu comme si les dépressions atmosphériques glaçantes de David Bazan (Pedro The Lion) se changeaient en averses tropicales moites façon The Sea And Cake. Car paradoxalement, la mélancolie fuyante qu?étale Christian Nolf, prophète à la base du groupe, si profonde soit-elle, n?en rend sa musique que plus légère. « To The Future » illustre pleinement ce contraste avec sa mélodie acoustique stimulante et sa voix à l?enthousiasme simulé.

Curieusement, ces chansons semblent avoir été écrites depuis toujours, on se frotte à l?étrange sensation de découvrir quelque chose de familier et d?inconnu à la fois. Un peu comme si elles ne nous avaient, en vérité, jamais quittés. L?album est signé chez Matamore, excellent label indépendant, qui nous avait déjà gratifié d?une première sortie folle, folle, folle avec le split post-rock entre les néerlandais de We vs Death et les belges de Tom Sweetlove.

Oubliez donc la dernière tentative d?album de Pedro The Lion et étonnez-vous de la percée de cette petite goutte d?eau salée traversant les nuages de l?ennui. Un disque singulier surprenant de qualité.