Il est parfois bluffant de constater à quel point un jeune groupe (bien que ses membres soient déjà bien aguerris), quasi autoproduit, peut maîtriser avec une telle virtuosité toutes les ficelles d’un genre. Les Bordelais de Sincabeza sont, dans ce sens, parfaitement déconcertants. Ces garçons auraient beaucoup à dire de Slint (on pourrait prendre Birdienummum […]
Il est parfois bluffant de constater à quel point un jeune groupe (bien que ses membres soient déjà bien aguerris), quasi autoproduit, peut maîtriser avec une telle virtuosité toutes les ficelles d’un genre. Les Bordelais de Sincabeza sont, dans ce sens, parfaitement déconcertants. Ces garçons auraient beaucoup à dire de Slint (on pourrait prendre Birdienummum pour un hommage à ces précurseurs), de Chevreuil, voire de Don Caballero (sans atteindre le chaos dont ces derniers sont capables). On est ici très loin d’un jeu approximatif ou d’une production bâclée, quoique celle-ci manque de reliefs sur la longueur.
Sincabeza joue donc un rock instrumental (fatalement estampillé math-rock, post-rock?), exceptées quelques phrases hurlées du plus bel effet sur un unique morceau. l’arpège est roi, les entrelacs facétieux de rigueur, et les rythmiques tout en ruptures. l’ensemble est très composé et subtilement agencé ; c?est peut-être d’ailleurs le principal reproche que l’on puisse avancer : pas de folie mais beaucoup (trop ?) d’application. Quand le groupe délaisse un temps les arpèges pour jouer des accords plus noise (Saint Sonic Youth), il devient vraiment jouissif, à l’instar de cette Reprise de volée tendue et hargneuse. Même l’usage de l’acoustique, sur Minigaufre, s’avère très judicieux. Comme quoi l’arpège tordu ne fait pas tout. Gageons que sur scène la musique de Sincabeza gagne en mordant.
- Publication 466 vues23 septembre 2005
- Tags SincabezaLa Baleine
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