Quoi de neuf sous les palmiers rock de L.A. ?
On le sait, la belle Californie façonne depuis fort longtemps nombre de groupes ou artistes, adoubés pour certains en mastodontes de la scène rock américaine, qu’ils portent chemises à fleurs, bagouzes à têtes de mort ou sombre fard à paupières. Surtout, c’est historiquement dans cette région que les mouvements punk, hard ou métal certifiés U.S. ont trouvé plusieurs de leurs célèbres commanditaires, à croire que l’énergie solaire et les lunettes à verres fumés peuvent-être tenus responsables d’une foisonnante variété d’inspirations.
Les derniers novices se nomment Starcrawler et débarquent tout droit de Los Angeles. Histoire d’en être sûrs, les protagonistes s’en réclament sans compter sur I Love LA qui, outre le fait d’illustrer un élan de fierté assumé, délimite la cour dans laquelle jouent les quatre jeunes débraillés : un rock explosif, corrosif et dépourvu de fioritures, à faire saigner des lèvres juvéniles sans grand traumatisme. Le plus simplement du monde, Starcrawler distille son venin avec fougue et insouciance, enveloppé dans un linceul stoner/heavy qui, si on aime jouer aux comparaisons, ne renierait pas de liens imaginaires avec Queens Of The Stone Age. En conséquence, l’impression d’avoir mille fois entendu les mêmes tribulations vient frapper de plein fouet, et il faudra passer cette rugueuse étape pour trouver ailleurs des sonorités nouvelles. Cependant, il y a fort à parier que le moment ne puisse paraître si désagréable, si tant est qu’on aime se décrasser les oreilles à haute dose de décibels, une possibilité ici offerte sur moult morceaux (Love’s Gone Again, Different Angles, Let Her Be…), et ce même lorsque le tempo baisse d’un cran (Chicken Woman, Pussy Tower).
Parfaitement aéré par le timbre malléable d’Arrow de Wilde, fluet bout de femme aux allures déboussolées tenant solidement la barque, l’ensemble tient en ébullition, à ras, sans déborder, avant de s’octroyer au finish deux morceaux aux attraits dissociables (le shoegazien Tears suivi de What I Want et son impeccable jeu saccadé de batterie/basse/voix) qui démontre présentement et dans un avenir proche que le quatuor de LA n’a certes rien inventé, mais a très certainement de la suite dans les idées et un indéniable talent à faire fructifier. Côté scène et histoire de se dégourdir le cervelet, rendez-vous demain soir au Point Éphémère (Paris) et le 26 Janvier prochain chez les amis du Botanique (Bruxelles). Il y a d’ailleurs toujours des places à gagner pour cette date par ici…
- Publication 1 049 vues22 janvier 2018
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