Ces trois jeunes australiens ont du faire leur baptême de l’air à bord d’un zeppelin, en survolant les contrées éloignées du psychédélisme voire même plus précisément la forêt enchantée du rock progressif et ses arbres millénaires comme le King Crimson. Cette image semble hallucinogène, comme cette pochette d’album, mais c’est pourtant ce qui ressort de […]
Ces trois jeunes australiens ont du faire leur baptême de l’air à bord d’un zeppelin, en survolant les contrées éloignées du psychédélisme voire même plus précisément la forêt enchantée du rock progressif et ses arbres millénaires comme le King Crimson. Cette image semble hallucinogène, comme cette pochette d’album, mais c’est pourtant ce qui ressort de ce premier disque. Une batterie à la Bonzo avec beaucoup de rythme et des breaks qui semblent ne jamais se terminer comme si Jay Watson avait à sa disposition des kilomètres de fûts (Desire Be Desire Go, Lucidity). Une guitare avec un son stoner très seventies et puissant qui répète des riffs à l’infini (The Bold Arrow of Time) et des arpèges claquants (Jeremy’s Storm). Une basse hypnotique de la première à la dernière minute et une voix envoutante, déguisée par les effets.
Mais attention, ce n’est pas un vulgaire pastiche moderne de ce que leurs prédécesseurs ont pu livrer. C’est une vision très personnelle du psychédélisme, dans un contexte musical dominé de manière successive par la musique folk ou le rock garage. C’est une version très aboutie de cette figure libre dans laquelle les morceaux ne dépassent pas les 7 minutes, contrairement à ceux de leurs aînés, et ce n’est pas dommageable car les envolées instrumentales de l’époque se sont souvent avérées difficiles à supporter. Tout est bien maîtrisé, jusqu’aux arrangements ce qui permet de dire que «Innerspeaker » est un album abouti : c’est puissant et groovy à la fois.
De la même manière que The Besnard Lakes, dont le trio semble s’inspirer sur Why Won’t You Make Up Your Mind, Tame Impala s’annonce comme la relève des vieux piliers du rock.
Pour conclure, on peut déduire que ces baby rockeurs n’ont pas été bercés avec des comptines : ils retranscrivent leurs souvenirs d’enfance avec beaucoup d’authenticité.
- Publication 1 047 vues9 juillet 2010
- Tags Tame Impala
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Tracklist
- It Is Not Meant To Be
- Desire Be Desire Go
- Alter Ego
- Lucidity
- Why Won't You Make Up Your Mind?
- Solitude Is Bliss
- Jeremy's Storm
- Expectation
- The Bold Arrow Of Time
- Runway Houses City Clouds
- I Don't Really Mind