En anglais on appelle ça une « next big thing », littéralement « le prochain grand truc ». En musique on parle aussi de buzz ou de hype. S’il y a bien un groupe en 2010 pour lequel ces adjectifs ont eu un sens, un groupe à côté duquel on ne pouvait pas pas passer à moins d’être complètement […]
En anglais on appelle ça une « next big thing », littéralement « le prochain grand truc ». En musique on parle aussi de buzz ou de hype. S’il y a bien un groupe en 2010 pour lequel ces adjectifs ont eu un sens, un groupe à côté duquel on ne pouvait pas pas passer à moins d’être complètement coupé du monde, c’est bien The Drums. Le premier album du quatuor new-yorkais était en effet l’un des plus attendus ce premier semestre depuis que l’on avait découvert il y a presque un an l’existence de la bande à Jonathan Pierce avec leur EP "Summertime !". Devenus rapidement les chouchous de la presse spécialisée, courtisés par le monde de la mode (Hedi Slimane en tête), le plus anglais des groupes américains comptait autant de détracteurs que d’admirateurs alors qu’il n’avait toujours pas un seul album à son actif, preuve que le buzz marchait à plein régime.
Une anomalie réparée avec la sortie de "The Drums", douze titres enregistrés l’an dernier en même temps que le EP. On y retrouve d’ailleurs le tube Let’s Go Surfing avec lequel l’incendie médiatique s’est déclaré mais également la ballade Down in the Water, l’un des moins bons titres de "Summertime !", que l’on aurait volontiers échangé contre l’excellente I Felt Stupid. Sur les dix titres restants, quelques uns circulaient déjà depuis un moment à commencer par l’introductif Best Friend. Il symbolise à lui seul tout ce qui a fait le succès de The Drums, à savoir des mélodies gorgées de surf music typiquement californienne couplées à de la pop romantique façon British.
La recette fonctionne plutôt pas mal sur la première moitié du disque (Me and The Moon ; Skippin’ Town; Forever and Ever Amen) même si on a la désagréable impression qu’elle est simplement dupliquée sur chacun des titres. Si la première moitié nous ramenait tout droit sur les plages américaines des 60’s, la deuxième moitié de l’album renvoie plutôt aux influences britanniques, aux années Thatcher qui avaient façonné la musique britannique de l’époque. Les mélodies sont naturellement moins sautillantes, les textes aussi (It Will All End in Tears ; We Tried) et le chant de Jonathan Pierce semble enfin assagi (I Need Fun in My Life ; The Future).
Le principal reproche que l’on peut faire à "The Drums" est celui que l’on fait régulièrement aux premiers albums, à savoir qu’ils regroupent d’excellents singles générateurs de buzz et des morceaux beaucoup plus anecdotiques, bouche-trou diront certains, qui nuisent à la cohésion d’ensemble. On attendait beaucoup de ce premier opus des new-yorkais et au final on reste un peu sur notre faim, pas désagréable mais pas la grosse claque annoncée. Un album que l’on risque d’oublier aussi vite qu’un amour de vacances. Ca tombe bien, c’est de saison….
- Publication 763 vues29 juillet 2010
- Tags The DrumsMoshi Moshi Records
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