The Kissaway Trail

Avec son artwork signé Tracy Maurice (ayant déjà à son actif celui du « Funeral » de Arcade Fire) et ses 11 titres de pop éxaltée chantés à deux voix, on jurerait avoir sous la main la nouvelle sensation indé de Montréal. Que nenni. Originaire d’Odense, The Kissaway Trail est un quintet danois formé sur les ruines d’un trio prénommé « Isles ». Le groupe fut repéré comme beaucoup via sa page Myspace, par Simon Raymonde, ex-membre des Cocteau Twins et désormais à la tête du label Bella Union.

On peut dire que le bonhomme a eu le nez fin, tant ce premier album surprend par sa maturité et ses mélodies accrocheuses. Le mérite en revient aux deux auteurs-compositeurs, Soren Corneliussen et Thomas Fagerlund, et à la productrice Mandy Parnell (connue entre autres pour son travail avec Sigur Ros, Depeche Mode et Mùm). Ces trois talents réunis réussissent sur ce premier album éponyme là où bon nombre de jeunes groupes échouent, en évitant cette sensation d’uniformité.

A l’image de l’introductif et grandiloquent Forever Turned Out To Be Too Long avec son orgue baroque ou du non moins épique 61 qui n’aurait pas dépareillé sur un album de Arcade Fire, les danois surfent sur la vague indé venue du Canada, mais pas seulement. La, La Song est par exemple le meilleur morceau de I’m From Barcelona écrit par The Kissaway Trail, tandis que It’s Close up Faraway dévore les grands espaces avec son banjo et sa mandoline. De Sometimes I’m Always Black à Bleeding Hearts, la fin de l’album voit le quintet se rapprocher de ses compatriotes Mew avec un savant mélange de puissance mélodique et de voix cristalline.

Nos Danois signent donc 11 titres enchanteurs qui ne demandent qu’à parvenir aux oreilles du plus grand monde, pour leur assurer une reconnaissance méritée.