Et si ce disque du retour des Swans était l’album de l’année ? Il faut dire que Michael Gira nous avait prévenu, « THIS IS NOT A REUNION. It’s not some dumb-ass nostalgia act », et que le besoin d’aller encore plus loin se faisait sentir après le virage folk qu’il avait pris lors de […]
Et si ce disque du retour des Swans était l’album de l’année ? Il faut dire que Michael Gira nous avait prévenu, « THIS IS NOT A REUNION. It’s not some dumb-ass nostalgia act », et que le besoin d’aller encore plus loin se faisait sentir après le virage folk qu’il avait pris lors de cette dernière décade. On peut d’ailleurs entendre quelques prémisces de ce retour sur quelques titres de « We Are Him », où certaines constructions sonores d’Angels Of Light semblent réanimer le cadavre des Swans, enterré depuis 1997.
Des ambiances et des atmosphères, on entend surtout ça au début sur No Words / No Thoughts. On se préparait à être pris par la gorge, on attendait la voix gutturale de Michael Gira, mais elle n’est pas venue tout de suite, elle se tenait là, tapie dans l’ombre. L’occasion d’apprécier le travail de mise en son toujours aussi saisissant, quelques cloches et puis ce martèlement joué sur un accord de guitare (Norman Westberg est aussi de retour) soutenus par une énorme basse et d’étranges drones distordus. Et puis au bout de quelques minutes il arrive, on entend enfin chanter Michael Gira, toujours la voix aussi sombre, un peu moins démonstrative et agressive qu’auparavant, à coup sûr plus âgée et désespérée …
Sur le carreau, c’est ainsi que l’on se retrouve après avoir entendu ce disque pour la première fois, les Swans font toujours une musique aussi intense et belle. Michael Gira s’appuie sur la puissance sonore de son premier groupe mais va aussi chercher dans le folk clair-obscur des Angels Of Light, notamment avec Reeling The Liars In et Little Mouth. Deux intermèdes pour se remettre de ces décharges telluriques, car la terre semble trembler en écoutant My Birth, ça frappe sur les fûts de la batterie, les guitares sont agressives et Michael Gira est toujours aussi impérial.
La bonne surprise vient aussi de Devendra Banhart, que l’on entend chanter sur You Fucking People Make Me Sick, on ne s’y attendait pas non plus, mais ce juste retour des choses redonne foi dans le falsetto de Devendra (A noter que c’est sur le label de Gira, Young God Records, qu’il a démarré sa carrière musicale). On l’entend chanter de façon fort étrange, accompagné d’une étrange guitare acoustique, avec une voix d’enfant, quasi Lynchienne, qui lui répond (c’est la fille de Gira, qui a 3 ans et demi). Après ça part dans le mur, pour finir sur quelques choses de plus bruitiste et primale. L’arrangement entre les cuivres et les percussions est une fois de plus absoluement magnifique …
Les Swans ne sont donc pas mort, et la terrible beauté de ce disque est bien partie pour être l’un des plus grands moments de l’année. Il nous tarde d’ailleurs de voir en concert Michael Gira, sera-t-il toujours avec son chapeau de cowboy ? Equipé d’une vieille guitare acoustique ? Une Guild ? La réponse viendra le dimanche 28 Novembre au festival BBMix. En attendant on écoute Jim en boucle …
Swans sur la route
Tracklist
- No Words/No Thoughts
- Reeling The Liars In
- Jim
- My Birth
- You Fucking People Make Me Sick
- Inside Madeline
- Eden Prison
- Little Mouth