"> Tracyanne & Danny - Tracyanne & Danny - Indiepoprock

Tracyanne & Danny


Un album de sorti en chez .

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En toute simplicité, la parfaite réponse à l’hyper-sophistication de la pop moderne porte deux noms : Tracyanne & Danny.

La pop, mainstream ou indé, est en pleine mutation. A ravir certains ou n’en déplaise à d’autres, ce qui s’apparentait hier aux redoutables mélodies dont les cerveaux s’imprégnaient aisément est aujourd’hui devenu l’univers des possibles, avec le retour en première ligne des synthétiseurs multi fonctions, jaugés de paire avec une électro idoine ou indigeste (c’est selon) et par les ambiances sophistiquées de la nouvelle génération. Sans doute que dans tout cela, la modernité a du bon et permet d’élargir les horizons, de séduire davantage d’esprits qu’à une certaine époque et d’œuvrer dans l’éclectisme. Sans être catalogué de réac’ ou de vieux con qui croit dur comme fer que tout était mieux avant, la simplicité instrumentale d’un style qui, par définition, touche toutes les masses, perd cruellement de son prestige au fil des années, et rares deviennent les disques qui nous heurtent de leur délicieuse nostalgie.

C’est dans cet esprit que Tracyanne Campbell (ex-Camera Obscura) et Danny Coughlan (Crybaby) ont décidé de collaborer, en amoureux transis de la belle pop, lui redonnant sans prétentions quelques-unes de ses lettres de noblesse. Enregistré en terres écossaises, ce recueil aux accents twee-pop caresse avec douceur et simplicité les ressentis, d’un contenu prudent mais judicieux, et relatant à l’unisson harmonieuse de ces deux artistes pour offrir de remarquables ballades (It Can’t Be Love Unless It Hurts, 2006). Jamais le duo ne cherche à en mettre plein les oreilles, et c’est précisément ce qui fonctionne sur ce disque aux apparences élémentaires et dénué de panache en première lecture.

Clairement, ce n’est guère ici que l’on sera transporté ou émerveillé à en tomber par terre par les dix titres proposés, et on est même prêt à parier que l’album ne figurera pas dans les classements de fin d’année. Cela étant, ses différents atouts peuvent en faire, pourquoi pas, un standard à qui sait apprécier les airs mélodieux des sixties dans leur plus simple appareil (Home & Dry, Alabama, O’Keeffe) ou teintées de soul music convoquant les Supremes (Deep In The Night) et les Righteous Brothers (Jacqueline), jusqu’à même envoyer un blues sombre et prononcé sur The Honeymooners et offrir, contre toute attente, un morceau aux tonalités plus contemporaines avec Cellophane Girl. Rien que pour tout cela, le premier opus de Tracyanne & Danny saura trouver son public, et peut-être rendre pérenne cette belle collaboration à condition que le duo puisse, dans un avenir proche, évoluer hors de sa zone de prédilection…

 

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La disco de Tracyanne & Danny