">
Se rendre à un concert de Dominique A c’est deviner que la soirée sera mémorable tant l’homme est précédé par sa réputation à laquelle il ne doit pas faillir. Je ne savais donc pas exactement à quoi m’attendre, si ce n’est à du grand.
Et ce concert le fut.
Grand par sa durée d’abord. À travers une setlist d’une trentaine de titres, Dominique A nous emmène en voyage. Les paysages défilent, les histoires s’écoutent, les mots nous enveloppent, le temps s’étire et s’efface. Les 2h30 de live sont passées comme une poignée de seconde ou plusieurs jours. On ne sait plus très bien. Mais peu importe, le voyage était fascinant. Si bien que l’on quittera la salle avec une sensation de jet-lag comme on quitte un avion sans savoir vraiment où on est, tout en reconnaissant chaque détail de l’endroit.
Grand par sa présence Dominique A remplit l’espace de sa voix d’une douceur tendre et troublante. Les titres sont ponctués d’introductions drôles, sensibles et ciselées. Comme la touche qui manquait à l’ensemble pour le rendre un peu plus sincère encore. Le personnage habité, l’homme est envoûtant et terriblement touchant.
Enfin ce concert fut surtout grand par la puissance des interprétations et des arrangements.
Dominique A c’est avant tout des textes, de jolis mots bien tournés, des histoires et émotions universelles. Mais les écouter en live c’est les vivre, les redécouvrir, les ressentir différemment. Comme une seconde première fois.
La musique et les arrangements sont à la fois l’écrin de ces mots, mais aussi le sel des émotions. À plusieurs reprises les guitares tourmentées m’ont saisie, la basse canine résonnant dans mon ventre comme pour insister sur la puissance des mots. Quel plaisir de ce point de vue de découvrir qu’un concert de Dominique A est aussi résolument rock.
Ce mardi soir, au Grand Rex, nous étions 2800 personnes envoûtées par le grand Dominique A et ses musiciens, ou peut être étions nous 20. Je ne sais plus très bien, mais nous étions là. Entièrement là. Dans l’instant. Conquis.