Il tombe littéralement des paillettes dorées à l'ouverture de "Cibola Gold". Au sens propre comme au sens figuré.
« Cibola Gold » est le fruit des années que Marianne Dissard a passé à Tucson. 13 titres extraits d’une discographie irréprochable. 13 joyaux qui rappellent à quel point Marianne Dissard est une artiste exceptionnelle dont le parcours illustre le lien qui unit musique française et américaine. Des chansons illuminées par la voix grave de la française, d’une subtilité renversante, magnifiées par la musique chaude et reconnaissable entre mille, de membres de Calexico et de Giant Sand.
Marianne Dissard a fait résonner la langue française au coeur de l’Arizona, où elle a vécu pendant presque vingt ans. Et si elle est aujourd’hui partie vers de nouvelles aventures en Europe, elle nous offre avec « Cibola Gold » le témoignage d’un bel exil, d’une fertilité artistique sans équivalent.
Ce qui frappe à l’écoute, c’est l’intégrité profonde des chansons, traduite par la parfaite fusion d’une musique tellement américaine avec un français extrêmement élégant. On pense alors à Brigitte Fontaine, à sa collaboration avec l’Art Ensemble of Chicago. Marianne Dissard peut se targuer d’une oeuvre singulière, tissant un dialogue authentique entre sphères culturelles aux identités très fortes.
Une oeuvre qui est une réponse, intime et artistique, à un monde oscillant dangereusement entre globalisation ultra-marchandisée et replis nationalistes stériles. « Cibola Gold » est la preuve éclatante qu’il existe une autre voie. De toute beauté.
- Publication 1 122 vues15 février 2016
- Tags Marianne DissardAutoproduction
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