"> - Indiepoprock

Après un concert de chauffe, à Main d’Oeuvres (Saint-Ouen) le mois dernier, et en préambule à la tournée promo de « Va chercher la police », son nouvel album, AS Dragon jouait deux soirs de suite au Point Ephémère. Convaincre un public anéanti par une première partie aussi ennuyeuse que ce soir n’est pas chose compliquée. Polar, chanteur geignard, seul sur scène avec sa guitare acoustique et des textes de Miossec (malheureusement pas les mélodies), plonge la salle dans un état léthargique. L’arrivée des cinq dragons suffit à l’en sortir. L’ennui fait place à un rock abrasif et sans complexe.

Comme à son habitude, le groupe attaque fort et vite, malgré des problèmes de son et de balance qui se régleront petit à petit. Natacha, en frontwoman déterminée, prend rapidement les commandes du public, jouant de son chant suave, de ses regards dominants et de ses déhanchements lascifs. Les nombreuses prestations live du groupe l’ont portée au rang d’icône du nouveau rock français. Le public le clame haut et fort. Natacha le sait et tient dignement son titre. Le reste du groupe se contente de jouer du mieux possible, faisant abstraction du son déplorable de cet entrepôt. Chacun semble se cantonner à son instrument et peu se soucier des autres. L’interactivité est entre Natacha et le public mais pas sur scène.

Les chansons du nouvel album (seules Plastic Hooker, Naufragé de l’Ombre et Tell me manquent à la liste) alternent avec les premiers morceaux du groupe (dont le trop entendu Mais pas chez moi). Les nouveaux titres profitent d’un jeu beaucoup plus vitaminé et plus ample que sur l’album avec des parties de guitare acérées, une batterie plus présente (Hervé est en grande forme ce soir) et un chant légèrement haché. Le clavier, souffrant de problèmes techniques, est malheureusement trop en retrait et Michael doit se contenter du strict minimum. En transe, Natacha ne tient plus sur scène, se jette dans le public à plusieurs reprises, s’asperge de bière, joue la provoc avec les premiers rangs? Cher tueur, Morte , Spanked, le groupe offre un final apocalyptique, joué avec une hargne incroyable. Les morceaux s’allongent dans un chaos sonore massacrant et ultra vitaminé.

Surprise générale pour le rappel, le combo reprend l’affreux Pump up the jam dans une version bâtarde électro-rock fantaisiste, gonflée aux amphets, jouée avec une énergie déconcertante. Une manière inattendue pour conclure le concert transformant la salle en piste de danse. Plébiscité par la presse comme le groupe phare de notre scène indé, AS Dragon a une fois de plus terrassé son public qui quitte la salle en sueur, en fredonnant Pump it up. Etre là où on ne les attend pas, voilà sans doute la nouvelle arme du groupe.

Chroniqueur
  • Publication 263 vues24 mai 2005
  • Tags
  • Partagez cet article