On se souvient – avec émotion – de « Half Sin Half Life » et « Completion » , de leur beauté sonique et tragique. A Movement of Return revient aujourd’hui avec un album décliné en deux parties.

Il présente d’abord « Lightness », comme le versant plus pop d’un disque qui promet d’être à nouveau singulièrement dual et fascinant. Le romantisme noir de A Movement of Return semble s’éclaircir sur ce premier volet, et privilégier la lumière mélancolique d’un shoegaze sensible. Sans perdre l’intensité d’une musique viscérale et hybride, prenant aux tripes.

Avec « Darkness », le propos se durcit. Les mélodies basculent dans un univers plus sombre. Même si les chansons portent toujours cette charge émotionnelle propre à A Movement Of Return, elles installent un climat plus étrange, rappelant parfois les fulgurances de My Bloody Valentine, le rock gothique de Peter Murphy.

« Safe Harbor », en équilibre entre ces deux pôles, impressionne par sa densité, sa puissance que l’on devine dévastatrice sur scène, et la richesse des émotions qu’il explore. Le visuel de Stéphane Merveille, sur les disques, illustre à la perfection cette dualité, celle d’un son d’une grande pureté, mais délivrant une force phénoménale. La précision d’une musique massive – qui ne tolère aucun cliché – se confrontant à la finesse de compositions complexes.

A Movement Of Return s’impose plus que jamais comme une grande formation de post-punk. Maître dans l’art d’élaborer des mélodies délicates se faufilant à travers un mur du son dantesque.

• Publication 504 vues14 janvier 2022
• Tags A Movement Of ReturnLes Disques Normal
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