L’hybris – ou quand l’homme s’affranchit de la mesure ou des règles communes et qu’il oublie sa fragilité, surtout celles des autres – résonne comme une punition divine. Et quand il souffle ce n’est généralement pas bon signe. C’est peu dire qu’il fait des ravages aujourd’hui, soufflant d’un bout à l’autre de la planète, semant terreur et chaos.

Le nouvel album d’Alexandre Alquier, accompagné des Oneiroi, font, eux, résonner une musique magistrale, à la densité impressionnante, comme pour se mesurer à cette demesure si inquiétante. Ils le font en convoquant un post-rock racé et planant. Quelque part entre la noirceur d’un Nick Cave moins religieux que mythologique et l’héritage du space-rock progressif.

« Le Souffle de l’Hybris » se développe ainsi entre des univers aux origines bien définies, et distintes. Entre néo-métal aux accents symphoniques, art-rock ascétique et psychédélisme floydien. Au croisement de ces mondes, AA & Les Oneiroi parviennent à trouver leur place, à se mesurer à ces déflagrations si violentes, puis à leur donner des couleurs originales.

Impossible de définir cette musique qui s’émancipe de la pop, encore plus du rock indé, tout en étant superbement mélodique et d’une puissance rappelant parfois l’ambivalence de Mogwaï, se jouant des pleins et des vides, du chaos sonore et de la beauté.

• Publication 759 vues7 mai 2024
• Tags AA & Les OneiroiAutoproduction
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