On a aussi écouté Almeeva – Hyperlife
Almeeva, projet de Gregory Hoepffner, développe une électro intense, nourrie d’une chaleur musicale authentique, presque charnelle. Les frontières de cette club music apparaissent au fil de l’écoute bien plus indéterminées qu’il n’y paraît. D’abord house, et hédoniste, elle se révèle cérébrale et profonde. Avant de livrer peu à peu d’autres facettes de sa nature.
Son intelligence, à l’instar d’une technologie qui ne cesse jour après jour de reculer les frontières de la biologie, se déploie sans limite, du corps à l’esprit, ouvrant des horizons que l’on ne sait plus identifier. Artificiels et organiques, humains et robotiques.
Et dans ce monde augmenté, dont on peine à déterminer désormais les contours, tout semble en effet hypertrophié. Almeeva en propose sa vision musicale, où la vie, la mort, l’amour, la tristesse résonnent dans ce chaos amplifié, et fascinant. Les émotions qu’il capte et redessine ont la puissance et la complexité d’un vécu à présent entraîné dans un vortex furieux et prodigieux.
On perçoit encore les bribes ultra-mélodiques d’une bass, d’une guitare, celles d’une voix céleste. Mais elles sont projetées dans le feu nourri de machines oscillant entre efficacité terrifiante et spleen inquiétant. Comme si, à leur tour, elles étaient gagnées par la fragilité humaine.
Il y a quelque chose de grandiose dans ce disque, une amplitude et une densité qui parle à l’âme. Une vision de la fête electro aussi, qui bascule là dans une dimension consciente.