Arman Méliès est un habitué des œuvres ambitieuses, dépassant le cadre formaté de la pop. Sa « chanson indie » a depuis longtemps largué les amarres pour se permettre des voyages artistiques que la plupart des autres musiciens de sa génération ne risquent pas.

Il en résulte des disques régulièrement époustouflants, qui mettront des années à dévoiler leur richesse et leur beauté si particulière. « Obake » ne fait pas exception et se présente comme une véritable cathédrale sonique. Dans laquelle Arman Méliès déploie sa musique dans un environnement synthétique qui semble sans limite. La démesure ici dessine des paysages sonores renversants.

Les participations de Fredrika Stahl, de Syd matters, de La Féline, d’Abd Al Malik, de Mondkopf, et d’Adrien Soleiman viennent soutenir des édifices musicaux grandioses, mais jamais outranciers.

Arman Méliès a ce talent rare de projeter ses chansons dans un espace vertigineux sans jamais se perdre. L’émotion demeure la clef de voûte de ces titres extatiques, qui flirtent avec l’obscurité. Alors qu’ils sont étrangement lumineux et fascinants.

A l’instar de ces créatures japonaises surnaturelles, se déplaçant entre la mort et la vie, qui donnent à l’album son titre. On aime à penser que c’est ainsi qu’Arman Méliès conçoit et voit ses chansons. Comme des formes musicales capables de se métamorphoser et de traverser des états de conscience différents.

« Obake » est un somptueux disque à la grâce fantomatique, dont l’élégance et l’ampleur ne cesse d’impressionner et de captiver au fil des écoutes. Sa poésie finement apocalyptique entraîne effectivement dans une autre dimension, aux mille nuances et sentiments.

 

• Publication 885 vues21 septembre 2023
• Tags Arman MélièsBelieve
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