Avec « L’orage » Arnaud Le Gouëfflec signe son album le plus abouti. Certainement le disque réunissant toutes les obsessions d’un artiste protéiforme fascinant.

Concentré de krautrock, de drone music et d’autres sous-genres étranges, « L’orage » s’apparente à un monolithe noir s’approchant dangereusement et qui vous aspire tout entier. Impossible de ne pas sombrer dans cette oeuvre musicale splendide, inquiétante, à la poésie noir de suie.

Incontestablement Arnaud Le Gouëfflec a trouvé là l’écrin parfait pour des paroles sans doute plus sombres, réduites à leur expression la plus lucide. Même si l’on retrouve le talent immense du brestois pour tisser des histoires aux frontières du fantastique. Elles incarnent ici un regard posé sur l’effondrement global.

La musique est au diapason et érige de véritables tunnels atmosphériques, que l’on aurait pu qualifier simplement de post-rock. Alors qu’elle emprunte des chemins autrement plus surprenants. Tissant un imaginaire d’une richesse inouïe avec des éléments lancinants et répétitifs. En évitant l’enfermement « motorik » pour s’évader vers des territoires pop d’une grande élégance. Avant de repartir, pied au plancher, sur la route chaotique d’un son redoutable et noisy.

Arnaud Le Gouëfflec, entouré de musiciens exceptionnels, déploie toute l’étendue de son univers complexe, infiniment rock et poétique.

 

• Publication 662 vues17 juin 2020
• Tags Arnaud Le GouëfflecL'Eglise de la Petite Folie
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