Bianca est le projet qu’anime Christophe Jouanno depuis le début des années 90, en parallèle à ses prestigieuses collaborations – de Jeanne Morisseau à Fred Signac -. Dessinant, discrètement mais avec constance, un certain paysage pop français. Un paysage à l’écart, et quasiment sans parole sur ce nouvel album, un « Agapa » que le musicien présente comme des « archives dévoilées ».

Signe aussi d’une volonté d’éclairer, enfin, des compositions instrumentales, qui rappellent les voyages sonores de Pan America ou de Labradford, dans un contexte plus organique. Mais tout aussi impressionniste et stellaire. « Agapa » est une magnifique collection de titres qui oscillent entre slow-core, ambient et post-rock éthéré. Le disque trace une ligne saisissante entre silence et sophistication. Quête sonique et effacement.

Après « Dakota », qui conclut magistralement « Agapa », un morceau caché dévoile, en outre, une voix marquante. Elle se pose sur une musique qui ne renierait pas les légendaires Idaho. L’ensemble est particulièrement beau et touchant, et confirme l’élégance d’un musicien en pleine maîtrise de son art.

Les rêves d’espace qui s’échappent du disque offrent une pause salutaire ; dans un monde musical qui semble, trop souvent, avoir oublié la beauté et les bienfaits du silence et de la lenteur. « Agapa » est en outre gorgé de douces aspérités, d’envolées légèrement bruitistes qui renforcent sa force tranquille, et sa singularité.

 

• Publication 673 vues23 septembre 2024
• Tags BiancaAutoproduction
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