A bien des égards, Dalton fait figure de formation vétérante. Activiste du post-punk depuis les années 80, ayant déjà marqué les esprits avec ses bombes soniques distillées sans régularité particulière – juste dans l’urgence qui sied à ce genre -, elle (re)déboule sur le nouveau label LVP Records. Et, miracle, elle n’a rien perdu de sa puissance. Bien au contraire, selon l’expression consacrée.

La modernité totale qui traverse « Soleil Orange » est à couper le souffle. Toute l’énergie accumulée au fil des ans semble exploser, à peine canalisée par une rythmique métronomique, des paroles ciselées oscillant entre humour noir et poésie plongée dans l’acide.

On est en plein terrain miné par la nervosité électrique, la puissance de feu d’un punk-rock ultra-rythmé et relevé par une dose d’électro et de funk.

Le son direct et sans fioritures du disque est proprement dévastateur, et laisse tour à tour totalement excité, ou rincé par un tel déferlement, à l’instar d’une pointe de vitesse déraisonnable. L’album flirte ainsi d’un bout à l’autre avec les limites, toujours approchées, mais avec toute la maîtrise et la classe nécessaire pour que n’en reste que le plaisir infini de se plonger dans ce chaudron urbain.

« Soleil Orange » remet magistralement Paris sur la carte du post-punk, et relance une machine infernale à la vitalité intemporelle.

• Publication 579 vues12 mai 2023
• Tags DaltonLVP Records
• Partagez cet article