On a aussi écouté Fabien Martin – Je ne fais que marcher dans la montagne

Le nouvel album de Fabien Martin s’inscrit dans la lignée d’une œuvre pop de haute volée, marquée par sa dimension autobiographique, qu’elle le soit le fruit d’une pure autofiction, ou d’une plongée fantasmée dans l’intimité d’un autre.

Au fond, cela n’a pas d’importance. Ce qui transparait à nouveau sur « Je ne fais que marcher dans la montagne », c’est le talent inégalé de Fabien Martin pour faire de ses chansons des instants arrachés au quotidien. Puis de les sublimer. Et de leur donner finalement toute la noblesse qu’ils peuvent avoir. La matière qu’il sculpte ici est d’autant plus émouvante qu’elle prend racine dans les blessures, les doutes les plus personnels, et donc forcément les plus universels qui soient.

D’une chanson l’autre, le musicien déroule des pages entières de sa vie, et de ses failles, qu’il orchestre magistralement. Pop sophistiquée, singulièrement rythmée et dynamique, qui semble épouser le mouvement d’une vie, de ses profondes chutes mélancoliques à ces renoncements lumineux.

Avec son nouvel album Fabien Martin mêle une sensibilité renversante avec un sens mélodique saisissant. Le disque est gorgé de pépites immédiatement addictives, que l’on adopte comme des évidences. Sans doute, sûrement, parce qu’elles résonnent avec nos propres douleurs et épreuves.

Sa force est dans cette ambivalence, entre peines indicibles et douces résurrections. Musiques entraînantes et paroles aux éclats souvent blessants. Il y a beaucoup de grâce dans ces constats flirtant avec une fatalité indépassable. Ce qui n’empêche nullement le musicien de signer des titres imparables – notamment le funky I Want A Lover -.

Le disque voyage ainsi entre le rêve et la réalité. Il oscille en permanence entre l’élévation et le soudain retour au réel. Par petites touches, au fil des chansons, Fabien Martin érige toute une humanité, la plus proche possible d’un quotidien dans ce qu’il a de plus banal, en apparence. Alors qu’il recèle tant de plaies et d’accidents que chacun dissimulent plus ou moins bien.

Fabien Martin en dévoile la beauté et, d’une certaine façon, l’injustice et l’absurdité, qu’il transcende dans de bouleversantes chansons. Dans lesquelles le désespoir se désagrège délicatement au profit de merveilleuses expériences de vie.