Il semblerait qu’avec ce nouvel album, le projet Glossop, derrière lequel on retrouve l’hyperactif Vania De Bie-Vernet, arrive à son terme. Cela représente 5 albums tous construits selon un principe immuable. Chaque morceau  est d’abord improvisé à la guitare, ou à la basse, sans autre accompagnement qu’un métronome. Cette prise unique est ensuite enrichie d’une programmation rythmique.

A partir de cette démarche bien définie, Glossop parvient à composer des morceaux furieusement instinctifs. Où l’improvisation côtoie étrangement une grande précision. Il se dégage de l’album une étonnante modernité, presque inclassable, alors qu’il navigue au gré d’un rock noise que l’on connait bien par ailleurs. Mais Glossop le tire, au fil des titres, vers un dirty jazz complètement sui generis.

Ce qui frappe également, c’est le caractère hautement cinematic du disque. Sa dimension strictement instrumentale y est, évidemment, pour beaucoup. Mais pas uniquement. C’est toute l’inspiration de Glossop qui explose ici, libérant une énergie musicale considérable. Une énergie comme la manifestation de l’incroyable puissance créative d’un compositeur, aux allures d’artiste total. Glossop a tout embrassé – de la noise, au blues, en passant par le garage et le free jazz  -, et a donné à cette diversité apparente une cohérence sans faille.

• Publication 656 vues19 juin 2023
• Tags GlossopSuper Apes Label
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